D’après le rapport annuel de Campagne 2000 Ontario sur la situation de la pauvreté des enfants et des familles dans la province, sortir de la pauvreté près d’un demi-million d’enfants et leurs familles devrait faire partie de la plateforme électorale de tous les partis politiques aux élections provinciales prévues au printemps prochain.

« Nous devons demander à tous les partis d’inclure des initiatives concrètes de réduction de la pauvreté dans leur plateforme 2018, a affirmé Jessica Mustachi, coordonnatrice de Campagne 2000 Ontario, au moment du dévoilement du rapport 2017, qui présente un plan détaillé pour éliminer la pauvreté des enfants et des familles à l’échelle provinciale. Le taux de pauvreté des enfants et des familles a légèrement diminué, mais des mesures plus concrètes s’imposent à l’avenir. »

Selon le rapport, 17,2 % des enfants de moins de 18 ans vivent dans la pauvreté en Ontario. Or, les taux de pauvreté des enfants issus des communautés autochtones, des groupes racialisés, des familles de nouveaux arrivants et des familles monoparentales ayant une femme à leur tête augmentent de façon exponentielle. Presque un enfant de moins de 18 ans ayant immigré entre 2011 et 2016 sur deux (49,1 %) vit dans la pauvreté en Ontario.

« Le revenu d’une personne est un déterminant clé de la santé, a précisé Doris Grinspun, directrice générale de l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario. Beaucoup trop de familles et de personnes ont encore de la difficulté à joindre les deux bouts. S’il souhaite sérieusement les sortir de la pauvreté, le gouvernement doit considérablement augmenter les prestations d’aide sociale sur-le-champ. Elles doivent être indexées au coût de la vie, comme le salaire minimum. »

« Le gouvernement doit corriger les inégalités systémiques qui sont à l’origine des taux élevés de pauvreté de différents groupes dans notre province, a soutenu Mme Mustachi. Personne ne s’installe en Ontario dans l’espoir d’avoir une chance sur deux d’éviter la pauvreté à ses enfants. Nous devons nous assurer que le gouvernement agit maintenant pour réduire ces écarts, notamment en adoptant des politiques qui prennent en considération les facteurs systémiques à l’origine des taux de pauvreté élevés de certains groupes d’enfants. »

« À l’approche des élections 2018, nous devons nous rappeler que tous les partis étaient favorables à l’adoption de la Loi sur la réduction de la pauvreté en 2009, a ajouté Mme Mustachi. Les Ontariens s’attendent à ce que le gouvernement prenne des mesures audacieuses pour que tous les enfants et leurs familles puissent s’épanouir. Cela ne sera possible que s’il construit des fondations solides sur des solutions stratégiques judicieuses et des engagements de fonds suffisants qui visent à mettre fin à la pauvreté des enfants et des familles. »

Étant donné que le coût des nécessités de la vie, comme le logement, la nourriture et les services de garde, ne cesse d’augmenter, les familles ont besoin que le gouvernement passe à l’action. La construction d’une fondation solide passe par l’accès à des logements sécuritaires, abordables et de qualité; l’établissement d’un programme universel de garderies abordables; la création d’emplois de qualité assortis de revenus stables et sûrs; et la mise en place d’un système de sécurité du revenu qui sort la population de la pauvreté.

Le rapport de l’Ontario contient des recommandations précises pour éradiquer la pauvreté des enfants et des familles. Celles-ci consistent à faire passer le salaire minimum à 15 $ l’heure pour tous les travailleurs, à fonder un programme universel de garderies abordables, à donner suite au rapport Sécurité du revenu : Feuille de route pour le changement, à recueillir des données désagrégées et à en rendre compte, et à accroître le financement lié à la réparation et à l’entretien des logements sociaux.

En construisant une fondation solide à l’appui des familles, il est possible d’éradiquer la pauvreté des enfants et des familles. « Lors de la campagne électorale 2018, nous devons nous assurer que tous les partis s’engagent à créer et à financer les politiques et les programmes nécessaires pour mettre fin à la pauvreté des enfants et des familles dans notre province, a affirmé Mme Mustachi.

Pour la porte-parole francophone de Campagne 2000, Léonie Tchatat, « mettre fin à la pauvreté n’est pas négociable, (il faut) construire des fondations plus solides pour les familles ontariennes ».

 

Source : Campagne 2000