Richard Caumartin

Dans le cadre des activités du mois de célébration de la Franco Fierté célébrée depuis 17 ans dans les communautés francophones 2ELGBTQIA+ de l’Ontario, l’organisme FrancoQueer présentait le spectacle Hymne à la liberté le 17 juin au théâtre Spadina de l’Alliance française.

Cette performance théâtrale a été mise sur pied avec la collaboration de l’agence Ekin, un collectif d’artistes dans les arts vivants qui travaille avec les organismes qui ont une mission de sensibilisation (féministes, LGBT, nouveaux arrivants) en offrant des ateliers de dramathérapies. Il s’agissait d’une représentation d’intervention sociale portant sur le parcours migratoire de personnes francophones LGBTQIA+ et inspirée de vécus. Le souhait de l’auteure d’Hymne à la liberté, Adrienne Medjo, est d’éveiller les consciences sur les enjeux que vivent les immigrants 2ELGBTQIA+ francophones de Toronto.

Selon la coordinatrice de l’engagement communautaire de FrancoQueer, Élisabeth Bruins, « parce qu’il peut se révéler difficile de trouver sa place et de s’intégrer dans cette mégalopole qu’est Toronto, les personnes immigrantes à savoir expérientiel sont mieux placées pour cibler et décrire les situations qui constituent des obstacles à l’intégration ou des coups de cœur partagés qui viendront modifier l’expérience d’intégration des nouveaux arrivants ».

Sur la scène, sur fond d’écran géant montrant des images de l’histoire de la ségrégation aux États-Unis, puis du racisme et des défis de la liberté d’expression, des saynettes se sont enchaînées pour démontrer que « dans la multiculturalité du Canada, nous célébrons nos différences, explique un des acteurs de la présentation et maître de cérémonie, Klausky Mathurin. Cependant, plusieurs d’entre nous ont encore de la difficulté à trouver leur place, à s’intégrer dans cette société où mœurs, religions, ethnicité et identité de genre tentent encore de faire entendre leurs voix, de se faire connaître et de se définir ».

Les comédiens sont tous des immigrants membres de FrancoQueer ou amis de l’organisme. Leur vécu et les difficultés similaires qu’ils ont tous rencontrées sur leur chemin vers l’intégration sociale et communautaire les ont bien servis sur scène, étant plus convainquants dans leurs rôles respectifs. FrancoQueer a utilisé la créativité et les arts pour transmettre un message d’espérance, de promesse et de défis.

En Afrique, il est difficile d’exprimer sa liberté et, dans la première scène, c’est ce que le comédien voulait démontrer en signifiant sa joie de pouvoir vivre au Canada, de vivre cette liberté avec beaucoup d’émotions.

« C’est difficile, ajoute M. Mathurin. La communauté LGBTQIA+ est super importante pour nous, pour les besoins de plusieurs de s’épanouir dans la société, pour avoir le droit de rêver. C’est une question de sécurité et de survie! »

Il y a eu aussi un défilé des acteurs vêtus de leurs vêtements traditionnels qui démontrait beaucoup de fierté, pour montrer que la différence peut être belle, peu importe nos origines, croyances ou orientations sexuelles.

La soirée s’est achevée par une période de questions lancées vers l’auditoire telles que « Qui a pu se reconnaître dans les différentes saynettes du spectacle? ». L’animateur a ensuite invité les participants à se joindre aux membres de FrancoQueer à l’occasion du défilé de la Fierté qui avait lieu quelques jours plus tard au centre-ville de Toronto.

Photo : Klausky Mathurin (à droite) s’adresse à l’auditoire avec quelques acteurs de l’Hymne à la liberté.