Il y avait foule ce dimanche 27 octobre pour le gala soulignant les cinq ans de services offerts en français au Centre de santé communautaire TAIBU de Scarborough. Des partenaires, bénévoles, employés d’hier et d’aujourd’hui et des usagers du centre s’étaient rassemblés pour célébrer les succès des dernières années et rendre hommage à ceux à qui ils doivent être crédités.

Darling Émile

C’était également l’occasion, pour les organisateurs, de dévoiler des toiles réalisées par des Torontois, jeunes et moins jeunes, issus de l’immigration. « C’est un projet qui consistait à utiliser l’art pour accompagner les gens pendant leur intégration », explique Darling Émile, promotrice des services de santé en français. L’objectif était de permettre aux nouveaux arrivants de s’exprimer quant à leurs réalités et à leurs émotions et, dans le lobby du centre de congrès où a eu lieu le gala, tous ont pu jeter un coup d’œil aux œuvres exposées.

La santé n’est donc pas seulement une question d’examens physiques et de médicaments mais couvre aussi un large éventail de variables sociales et psychologiques. C’est pourquoi TAIBU a augmenté le nombre et la diversité de ses programmes francophones au cours des ans. Au début, seuls des ateliers en santé mentale et en gestion des maladies chroniques de même que des sessions de Zumba et de soccer étaient offerts. Puis, du nouveau s’est progressivement mis en place : service de soins de santé primaire, projet d’intégration à travers les arts, cuisine communautaire, etc.

Mme Émile, entrée en fonction il y a quatre ans, a été témoin et actrice de ces changements. Selon elle, plusieurs innovations pourraient encore être apportées au cours des cinq prochaines années pour optimiser les services en français : « Ce serait de trouver le financement pour des services connexes tels qu’un espace pour les jeunes ou des programmes pour les aînés ».

Le Centre de santé communautaire TAIBU peut se permettre de voir grand. Les bases sur lesquelles reposent ses programmes en français sont solides et doivent leur existence en grande partie à la volonté même de la communauté.

Liben Gebremikael (à gauche) et Dieufert Bellot

« C’est en 2013 qu’on a commencé la discussion avec le RLISS du Centre-Est mais les services de santé ont commencé au milieu de 2014 », rappelle Liben Gebremikael, directeur général. Un de ses interlocuteurs au Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) était Dieufert Bellot, alors planificateur responsable des francophones. « C’est grâce à l’ouverture d’esprit du directeur général et à son leadership transformatif que les services en français sont devenus une réalité, commente M. Bellot. C’est le plus grand défi : si on ne trouve pas des fournisseurs, il devient impossible de concrétiser les services. » M. Gebremikael attribue de son côté à Dieufert Bellot le mérite d’avoir fait avancer le dossier.

Tous deux lèvent également leur chapeau à un troisième intervenant, collectif celui-là, à qui Scarborough doit ses premiers services de santé en français : la coalition d’organismes locaux formée pour conseiller et engager la communauté. Le gala a d’ailleurs été l’occasion d’en remercier chaleureusement les membres. Dans la même veine, un hommage a été rendu aux employés méritant et aux bénévoles. La contribution des partenaires actuels de TAIBU a aussi été soulignée, soit les écoles des conseils scolaires MonAvenir et Viamonde, le Centre francophone du Grand Toronto, l’Entité 4, Oasis Centre des femmes, La Maison, le Conseil des organismes francophones de la région de Durham, le Common Thoughts Initiative Corporation et le Scarborough Christian Soccer Championship.

La soirée n’était pas faite que de discours et de remerciements. Bien au contraire, les divertissements ont été nombreux. L’hymne national a été interprété par Nephtalie Neplaz, une jeune fille qui doit sans doute puiser son inspiration auprès de sa mère, Célia Neplaz, une chanteuse lyrique connue de la communauté francophone de la région et qui était également là pour entonner une chanson émouvante. À une prestation musicale de Jafa et son groupe ont succédé un numéro de danse contemporaine énergique et un spectacle de percussion d’Amadou Kienou accompagné de trois musiciens. Pareil gala n’aurait évidemment pas été complet sans un souper et TAIBU avait, à ce chapitre, un buffet aux accents afro-caribéens à offrir à ses convives.

Ce fut une très belle soirée dont le message, en filigrane, ne pouvait passer inaperçu : dans Scarborough, les services de santé en français sont là pour rester et il n’est pas irréaliste de croire qu’ils prendront de l’expansion. En tout cas, si les cinq prochaines années sont semblables aux cinq dernières, la communauté peut s’attendre au meilleur!

PHOTO: Avant de se rendre dans la salle de réception, les participants s’arrêtaient dans le lobby le temps de socialiser et de jeter un coup d’œil aux toiles.

C’est au Markham Convention Centre que le gala a eu lieu.
Jafa et ses musiciens
Quelques toiles du projet d’intégration par l’art
Des représentants des membres de la coalition ayant appuyé l’établissement de services francophones il y a cinq ans.