OPINION

À l’époque de la COVID-19, le mot « pandémie » évoque immédiatement notre réalité actuelle – mesures sanitaires, distanciation physique, vaccins. Mais une autre pandémie fait ravage en Ontario : celle de la traite des personnes.

C’est une menace particulière pour nos enfants et nos jeunes. L’âge moyen de « recrutement » dans le trafic sexuel est de 13 ans, et plus de 70 % des victimes ont moins de 25 ans. Deux tiers des cas de traite des personnes au Canada se produisent en Ontario, faisant de notre province l’épicentre national de ce crime odieux.

Tout comme avec la COVID-19, des mesures fortes et immédiates sont nécessaires afin de lutter contre cette autre pandémie de plus en plus répandue. C’est pourquoi je suis si fière de la nouvelle Loi sur la lutte contre la traite des personnes et du rôle que j’ai joué dans son élaboration et son examen en comité. Cette mesure législative sans précédent positionne l’Ontario comme chef de file national dans la lutte contre la traite des personnes.

La force de cette loi découle d’abord et avant tout de nos vastes consultations avec des intervenants clés, y compris la police, les groupes communautaires et, surtout, les survivantes et survivants.

Les objectifs de la loi sont d’empêcher les trafiquants de s’attaquer aux jeunes et aux personnes vulnérables; de soutenir les survivantes et survivants avec les ressources nécessaires; et de garantir que les criminels sont tenus responsables devant les tribunaux.

Cette loi répond à un problème urgent, mais, comme toute loi, elle a aussi ses opposants.

Une critique récente prétend que ce projet de loi « confond dangereusement le travail du sexe avec la traite des personnes », rendant cette loi « vraiment, extrêmement préjudiciable ».

En entendant cela, j’ai immédiatement repensé aux statistiques mentionnées précédemment qui démontrent que ce crime s’attaque de manière disproportionnée aux enfants de notre province en exploitant leur vulnérabilité.

Insinuer que cette loi – qui bénéficie d’un soutien si large des sociétés d’aide à l’enfance, des défenseurs communautaires contre la traite des personnes et de nos forces de l’ordre – peut se résumer à confondre le travail du sexe avec la traite des personnes risque de compromettre la sécurité des enfants. Il n’est certainement pas nécessaire de rappeler qu’un enfant ne peut consentir à être vendu à des fins sexuelles.

Notre gouvernement ne tolérera jamais la normalisation d’une telle rhétorique, et nous savons que la grande majorité des Ontariens sont avec nous.

Une loi visant à lutter contre la traite des personnes n’est aucunement une campagne de ce gouvernement pour nuire aux travailleuses et travailleurs du sexe et aux communautés marginalisées, bien au contraire.

Nous protégeons les enfants et les jeunes de toute la province – en particulier celles et ceux issus des communautés marginalisées, qui sont ciblées de manière disproportionnée par les trafiquants.

Grâce à cette loi, nous pouvons envisager avec optimisme un avenir sans les horreurs de la traite des personnes. Mais soyez assurés que notre travail n’est pas terminé – notre gouvernement travaillera sans relâche pour mettre fin à la traite des personnes en Ontario.

AUTEURE – Natalia Kusendova (en photo), députée provinciale de Mississauga-Centre