Richard Caumartin

La Maison offre un hébergement d’urgence temporaire et sécuritaire à toute femme francophone et à ses personnes à charge confrontées à des situations de violence familiale ou conjugale. L’organisme a convié ses membres le 20 septembre pour son assemblée générale annuelle (AGA).

La présidente de La Maison, Marianne Goodwin, a mentionné dans son rapport annuel qu’il s’agissait d’une année marquée par des changements importants et plusieurs défis. « Plus que jamais, la dernière année a démontré que La Maison n’est pas l’œuvre d’une seule personne, mais celle d’une équipe dévouée qui travaille sans relâche sans compter les heures, déclare la présidente.

« Au cours des dernières années, j’ai eu le privilège de constater la résilience et la force des résidentes et des participantes aux différents programmes et ateliers que nous offrons. Elles continuent de surmonter des obstacles immenses incluant des moments de tristesse tout en s’épaulant.

« Nous avons été confrontées à des situations nouvelles, exigeant une adaptation rapide et une innovation constante. Malgré ces défis, nous avons persévéré, car nous savons que la mission de protéger et d’accompagner ces femmes francophones est plus essentielle que jamais. »

En plus de maintenir ses services essentiels pour les femmes francophones de la région, au cours de la dernière année l’organisme a lancé des initiatives pour assurer que chaque femme qui franchit ses portes reçoive l’accueil et l’appui nécessaires pour sa sécurité et son autonomisation.

« Le conseil d’administration félicite le travail accompli pour la réussite de la première cohorte du programme CPPS Métiers ainsi que les activités du programme DIVI et des autres initiatives en cours. Chaque femme que nous avons pu soutenir en œuvrant dans un contexte minoritaire représente une victoire, mais nous savons que notre travail est loin d’être terminé. Nous devons continuer à briser les tabous et lutter contre la stigmatisation des victimes de violence domestique pour créer une société où chaque femme peut vivre librement sans craindre la violence ni l’oppression », conclut Mme Goodwin.

Quant à la directrice générale Wilhelmine Babua, il s’agissait de sa première assemblée. Elle a souligné le travail de son équipe en cette 15e année de La Maison.

« Depuis l’émission des lettres patentes le 28 avril 2009, La Maison a parcouru un chemin remarquable. Bien que nouvelle dans mon poste, j’ai la chance d’être entourée de membres de longue date, témoins de la résilience des femmes francophones de Toronto face à la violence domestique. L’arrivée de nouvelles employées a permis de revitaliser l’équipe, apportant des perspectives fraîches pour envisager l’avenir avec espoir et détermination », explique Mme Babua.

Elle a parlé de la pandémie qui a laissé des cicatrices profondes au sein de la communauté immigrante francophone. « L’inflation persiste, rendant ainsi les denrées coûteuses, les logements rares et les ressources rapidement épuisées. Les statistiques montrent que la violence conjugale a augmenté pendant la pandémie, exposant encore plus les femmes à des situations de grande vulnérabilité. Ainsi, l’hébergement et la sécurité des femmes et de leurs enfants restent notre priorité absolue. C’est aussi pour nous l’occasion de reconnaître et de valoriser la résilience de nos résidentes qui, en quittant une situation intolérable, trouvent en elles la force de reconstruire leur vie », ajoute-t-elle.

En 2023-2024, les formations offertes par La Maison ont traité des enjeux liés à l’usage des technologies de l’information et de la communication pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale. Au cœur des préoccupations de l’organisme se trouvaient la cyber violence à laquelle les enfants et les femmes sont les plus vulnérables.

La Maison a hébergé au cours de cette année 50 personnes dont 24 demandeuses de services et 26 personnes à charge. La durée moyenne des séjours a été de 169 jours. Une augmentation de la durée du séjour comparée à l’année précédente d’un peu plus de deux mois causée, en partie, par la crise de logement qui sévit à Toronto et le manque d’options qu’ont les femmes.

« Le taux d‘occupation des résidentes a légèrement diminué, passant de 73 % à 70 %. Cette cohorte comprend une proportion plus élevée de femmes dont les statuts, notamment en matière d‘immigration ou de maternité récente, ont constitué des obstacles à leur entrée sur le marché du travail ou à leur retour aux études », précise-t-on dans le rapport de La Maison.

Plusieurs autres programmes ont connu du succès et l’équipe de La Maison a été présente dans la communauté en collaborant activement avec les partenaires communautaires. Pour tout autre renseignement sur les programmes et services de l’organisme, ou pour consulter le rapport complet de 2023-2024, visitez le site lamaison-toronto.org. 

Photo : Wilhelmine Babua