Christiane Beaupré

Le jeudi 7 septembre, trois membres du cabinet de Doug Ford s’apprêtaient à faire une « belle annonce » à l’Université de l’Ontario français (UOF). En effet, la ministre des Collèges et Universités Jill Dunlop, accompagnée du ministre de l’Éducation Stephen Lecce et de la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney, se sont succédé au micro de l’UOF.

Mme Dunlop a d’abord annoncé l’ajout de 110 places supplémentaires pour l’année scolaire 2023-2024 pour la formation d’enseignantes et d’enseignants au programme du Baccalauréat en éducation, soit 40 places à l’UOF et 70 à l’Université d’Ottawa. Un financement de 12,5 millions $ sur 4 ans dans le cadre de l’Entente Canada-Ontario faisait aussi partie de l’annonce. Les nouvelles places créées à Toronto et Ottawa aideront à pallier les pénuries de personnel enseignant dans les écoles de la capitale ontarienne et de l’Est de la province.

« Nous prenons des mesures significatives pour remédier à la pénurie de personnel enseignant de langue française en Ontario, a déclaré la ministre Dunlop. En augmentant le nombre de places dans les programmes de formation du personnel enseignant de langue française, nous offrons aux étudiants un plus grand choix et un meilleur accès à une éducation postsecondaire d’excellente qualité en français, ce qui les aide à se préparer à réussir dans des carrières intéressantes et gratifiantes. »

Pour sa part, après avoir rappelé que cette année marquait, pour les francophones de la province, 25 ans de gouvernance complète de leurs écoles, le ministre Lecce s’est empressé d’ajouter que le gouvernement ontarien « prend des mesures pour remédier à la pénurie nationale de personnel enseignant de français qui dure depuis dix ans en investissant dans son plan visant à recruter et à maintenir en poste des éducateurs de langue française hautement qualifiés dans la province ».

Selon le ministre de l’Éducation, les 110 places supplémentaires de formation du personnel enseignant ainsi que la réduction des délais de certification de 50 % pour les éducateurs formés à l’interne contribueront au recrutement et à la création « de nouveaux parcours permettant à un plus grand nombre d’enseignants qualifiés de soutenir l’éducation en langue française dans l’ensemble de l’Ontario ».

« On se donne les moyens de nos ambitions, a lancé Caroline Mulroney, en faisant référence aux 110 places de plus (…) Notre gouvernement assure un avenir solide et prometteur à notre francophonie en augmentant la capacité de l’Ontario de former de nouveaux enseignants de français.

« Pour la ministre des Affaires francophones, l’éducation est une priorité vitale pour toutes les familles francophones de la province. Nous partageons leur détermination à satisfaire aux besoins de leurs enfants et à les soutenir directement au sein de leurs collectivités. Nous avons hâte d’accueillir bientôt tous ces nouveaux enseignants diplômés dans les écoles de Toronto et de l’Est de l’Ontario! »

Un petit miracle

De retour au podium, Pierre Ouellette a souligné l’importance de ces places supplémentaires pour la francophonie. « Quand on manque d’enseignants francophones, on risque de perdre des appuis, affirme-t-il. Nous avons plus de 86 personnes inscrites pour cette troisième année. Un petit miracle. »

« Le baccalauréat en éducation est un programme contingenté et nous avons reçu énormément de candidatures du Centre Sud-Ouest pour septembre, précise M. Ouellette. En approuvant notre demande, le ministère nous permet de former davantage de futures enseignantes et de futurs enseignants de la province. Nous remercions chaleureusement l’honorable Jill Dunlop pour sa réponse rapide. La pénurie de main-d’œuvre en enseignement est réelle non seulement à Toronto, mais partout en Ontario. La solution passe indéniablement par la formation d’un plus grand nombre d’enseignants qualifiés. Nous sommes reconnaissants de la confiance que le gouvernement nous témoigne comme chef de file », conclut le recteur et vice-chancelier de l’UOF.

Faits en bref

• L’Ontario et le Canada financent 40 places supplémentaires de formation à l’enseignement en français à l’Université de l’Ontario français et 70 à l’Université d’Ottawa pour l’année universitaire 2023-2024.

• L’ajout de places supplémentaires en formation à l’enseignement à l’UOF sera financé par l’Entente Canada-Ontario sur l’établissement de l’Université de l’Ontario français 2019-2020 à 2026-2027.

• Depuis 2021, l’Ontario a ajouté 780 places supplémentaires en formation à l’enseignement en français et en anglais.

• L’Ontario investit 12,5 millions   sur quatre ans dans la Stratégie de recrutement et de rétention du personnel enseignant de langue française.

• L’Ontario a accordé 73 millions $ en 2022-2023 pour soutenir plus de 32 000 étudiants de niveau postsecondaire inscrits dans des programmes de français et bilingues dans la province.

Source : gouvernement de l’Ontario

Photo (Université de l’Ontario français) : De gauche à droite : Jacques Naud (UOF), Paulin Mulatris (UOF), le ministre de l’Éducation Stephen Lecce, la ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop, la ministre aux Affaires francophones Caroline Mulroney, Pierre Ouellette (UOF), Nicolas Sefrani (UOF) et Laurie Carlson Berg (UOF)