Le samedi 29 mai en soirée, La Maison conviait les internautes à visiter sa page Facebook pour assister à un gala dont l’objectif principal était de recueillir 20 000 $ en dons tout en sensibilisant le public à la violence conjugale.

Des représentants de la résidence d’hébergement pour femmes francophones violentées et leurs enfants en ont également profité pour expliquer les programmes et les services de l’organisme.

Après quelques mots de mise en contexte de Jeanne Françoise Mouè, directrice générale de La Maison, des femmes ont, sous le couvert de l’anonymat, offert leur témoignage quant à ce qu’elles ont vécu et ce que l’organisme a représenté pour elles.

Se basant sur leur expérience, elles ont aussi suggéré de bonifier l’assistance à la transition vers une vie normale lorsque vient le temps pour les bénéficiaires de quitter La Maison.

En racontant leur histoire, ces femmes ont, par la même occasion, restitué dans sa réalité quotidienne le phénomène de la violence familiale, souvent réduite à quelques statistiques abstraites.

Cependant, ces chiffres peuvent aussi être évocateurs : on n’a qu’à penser au nombre de meurtres – ou « féminicides » pour reprendre une terminologie contemporaine – ayant augmenté durant le confinement. Ceux-ci représentent la fraction la plus visible et la plus brutale de la violence à l’endroit des femmes qui, comme l’a rappelé une intervenante, se décline de plusieurs façons : psychologique, verbale, sexuelle, économique, etc.

La « marraine » de La Maison, la femme d’affaires Anne Vinet, a d’ailleurs rappelé que la réponse à cette violence se doit elle aussi d’être multiforme. « Nous avons besoin d’agir à court, à moyen et à long terme, à la fois par des mesures d’urgence et en apportant un profond changement dans les mentalités », a-t-elle plaidé, rappelant que La Maison contribue à ces réformes sociétales en effectuant de la sensibilisation dans les communautés et les écoles, en proposant des améliorations au système judiciaire et en formant des professionnelles aptes à intervenir auprès des victimes.

La vice-présidente du conseil d’administration de La Maison, Nathalie Dufour-Séguin, a de son côté rappelé que la crise sanitaire a contraint l’organisme à réduire sa capacité d’accueil alors que les besoins sont plus criants que jamais.

« Posez un petit geste qui fera une grande différence pour ces femmes : aidez-les à briser leur isolement et facilitez leur transition vers une vie sans violence », a enjoint la vice-présidente, faisant allusion aux dons ou au bénévolat.

Serge Paul, agent de liaison communautaire au Conseil scolaire Viamonde, a aussi pris la parole pour inviter les hommes à prêter main-forte à La Maison. D’ailleurs, il existe, a-t-il rappelé, une association masculine dont les membres s’engagent à poser des gestes de prévention et de militantisme et que les intéressés peuvent rejoindre en contactant La Maison.

La soirée comportait également quelques prestations artistiques. La chanteuse Céleste Lévis a ainsi prêté sa voix puissante à cette bonne cause. Puis, la troupe de danse Club Rama a offert une chorégraphie enracinée dans la culture burundaise.

Vers la fin de l’événement, l’ensemble Dérives Celto-Berbères s’est illustré par quelques morceaux étonnants suivis d’un montage d’extraits de performances d’élèves de l’école Saint-Frère-André réalisées pour recueillir des fonds au profit de l’organisme.

Bref, La Maison est loin d’être seule pour mener à bien son mandat et la communauté francophone n’hésite pas à la soutenir de tout coeur.

PHOTO – La formation Dérives Celto-Berbères