Dans le cadre de son carnaval, le Cercle de l’amitié invitait, le 19 février, l’auteur-compositeur-interprète Mike Paul. Métis aux origines canadiennes-françaises et innues, l’artiste a ajouté Kuekuatsheu (carcajou) à son nom pour souligner son appartenance à une culture qui lui est chère et au coeur de son parcours créatif.

Né à Mashteuiatsh (Pointe-Bleue) au Lac-Saint-Jean, c’est-à-dire dans la communauté innue la plus au sud, Mike Paul fait de la musique depuis son adolescence. Il a trois albums à son actif et s’illustre aussi comme conteur et conférencier.

Sa carrière musicale est sur une pente ascendante : il a notamment été récipiendaire de la bourse impulsion CALQ 2019, sélectionné aux Indigenous Music Awards en 2019 de même que pour le Prix de musique folk canadien l’année suivante.

Son spectacle d’une heure et demie était à la fois un concert et une conférence, tant étaient abondantes les explications sur la culture de sa communauté d’origine.

Dans sa dimension musicale, la prestation de Mike Paul a débuté avec une de ses compositions intitulée Respect, tirée de son album Origine. Interprétée en innu et en français, cette oeuvre était représentative de celles qui ont suivi, intercalées d’explications sur leur symbolique et ce qui a conduit l’artiste à les écrire.

S’accompagnant au tambour ou à la guitare, il a ainsi fait « voir » à son auditoire les paysages de son coin de pays et les rites immémoriaux qui caractérisent son peuple. Parler de l’histoire de sa famille et de sa communauté revenait souvent à parler de réalités toujours actuelles puisque les Autochtones prennent grand soin de préserver leurs us et coutumes.

« Ça fait partie de nous. C’est notre mode de vie et, pour moi, c’est très inspirant », a commenté M. Paul.

Sur le plan anthropologique, l’artiste a évoqué certains faits historiques, a donné quelques éclaircissements quant à la langue innue et abordé l’artisanat traditionnel, tels les mocassins et les raquettes dont il a montré des exemples à l’auditoire.

Ce n’était pas la première fois qu’une activité du Cercle de l’amitié avait pour thème les cultures autochtones et métisses. Ce ne sera probablement pas la dernière fois non plus considérant que le public de l’organisme est toujours friand de cet univers artistique.

PHOTO – Mike Paul Kuekuatsheu en spectacle