Mettre en lumière les différentes facettes des minorités francophones du Canada constitue une part importante de la raison d’être d’Unis TV. En ce qui touche les jeunes, la chaîne de télévision en est ainsi à sa troisième saison de Comment devenir adulte, une série dite « docu-réalité » dans laquelle le quotidien de quelques adolescents est suivi pas à pas.

Le 10 septembre, à l’École secondaire Étienne-Brûlé, avait lieu en primeur la projection de deux épisodes de cette émission qui, pour la première fois, portera sur le vécu de quatre jeunes Ontariens. En effet, les deux premières saisons avaient mis en vedette des francophones du Manitoba, province où est d’ailleurs né le concept soutenant Comment devenir adulte. La réalisatrice Mylène Simard, elle-même Franco-Manitobaine, s’était jointe à l’époque à l’équipe de production de Winnipeg et c’est elle qui continue à faire évoluer la série à Toronto.

Unis TV avait programmé le début de la diffusion de la série au petit écran pour le 13 septembre mais la saison est déjà accessible dans son entièreté sur le site web de la station de même que les deux saisons précédentes. Quoi qu’il en soit, les élèves d’Étienne-Brûlé ont sans aucun doute eu davantage de plaisir à regarder en groupe les épisodes qui leur ont été présentés, s’amusant à reconnaître les lieux et les gens qui leur sont familiers. Il faut dire que deux des protagonistes de la série, Banka et Rayan, sont des élèves d’Étienne-Brûlé, les deux autres, Noa et Faïz, étant inscrits à l’École secondaire Toronto Ouest.

Comment devenir adulte se donne pour mission de plonger le téléspectateur dans le vécu des adolescents d’aujourd’hui. La caméra suit donc les quatre jeunes à l’école, à la maison et ailleurs, question de donner un aperçu de leur parcours scolaire, de leurs loisirs, de leur relation avec leur famille et leurs amis et, dans certains cas, ouvre une fenêtre sur leur vie amoureuse. C’est un portrait intime et attachant qui est ainsi livré et qui donne une bonne idée de la génération montante de la Ville reine : multilingue, dynamique, moderne et largement issue de l’immigration.

Est-ce qu’être filmé aussi souvent et en des moments parfois très personnels était intimidant pour les participants? « Non, répond Banka. Depuis que je suis jeune, je fais des spectacles, de l’improvisation, donc j’étais à l’aise. » Même son de cloche du côté de Faïz qui, avec Banka et Mylène Simard, était présent à la projection à l’école Étienne-Brûlé : « J’ai toujours voulu être un acteur. Au début, c’était stressant parce que je n’étais pas habitué à la caméra », concède-t-il tout de même, ajoutant que ce n’est qu’une question de temps avant de s’habituer. Il faut dire que les quatre élèves ont dû passer une audition pour être choisis. D’autres critères sont également entrés en ligne de compte pour s’assurer de leur degré d’intérêt et de la collaboration de leur entourage. Au total, une vingtaine de jeunes avaient soumis leur candidature.

Parents et amis ont généralement été très ouverts à cette aventure. « Ma famille me donne beaucoup de soutien. Il me dise tout le temps qu’ils sont très fiers de moi! », commente Banka. Par contre, il est vrai que les participants et leurs proches avaient posé des limites que l’équipe de production a respectées. Ceci dit, malgré quelques moments plus tristes ou inconfortables, il n’en demeure pas moins qu’ils ont apprécié cette expérience qui les a fait grandir : « Ça m’a aidé à être plus mature, explique Faïz. Être dans une émission, c’est un surplus dans un calendrier et il faut s’organiser ».

Cette saison ne sera pas la dernière puisqu’une quatrième est en cours de tournage à Toronto et met en vedette d’autres jeunes. Banka, Faïz, Noa et Rayan n’ont désormais plus qu’à relaxer en regardant l’émission qui aura été au cœur de leur quotidien pendant quelques semaines tandis que le travail se poursuit pour Mme Simard. « Comme réalisatrice, mon premier mandat est d’être en relation avec les jeunes », confie-t-elle, ajoutant à la blague qu’elle se fait tour à tour enseignante, grande sœur, psychologue, etc., pour mener à bien sa tâche. Comment devenir adulte est donc le produit d’un processus de production complexe mais emballant que les téléspectateurs prendront plaisir à regarder sur Unis TV.

PHOTO : Mylène Simard, Banka et Faïz