L’Alliance française de Toronto présente jusqu’au 16 décembre l’exposition « Enfant/Capuche »de Laurianne Simon. Le vernissage a eu lieu en présence de l’artiste le vendredi 25 novembre.

Mme Simon est originaire de Brest, en France, et habite à Toronto depuis 2012. Elle a fait ses études à l’École européenne supérieure d’Art de Bretagne. Durant ses années d’étude aux Beaux-Arts, la peinture est devenue pour elle une obsession, un langage.

« Influencée par Eugène Leroy et Helen Frankenthaler, la peinture de Laurianne Simon est empreinte de dynamisme dans une rencontre silencieuse entre l’expressivité de coups de pinceau et l’expérience émotionnelle de la couleur », explique-t-on sur le site culturel de l’Alliance française.

La peintre est devenue maman en 2017 et depuis, cette nouvelle identité apporte un dynamisme à son art. « L’artiste offre une nouvelle place au petit format, au carnet de recherches ainsi qu’à une variété de médiums plus vaste incluant le stylo noir, l’aquarelle, l’acrylique et le pastel. Elle n’hésite pas non plus à utiliser de la pâte à modeler. Le thème des oiseaux souvent récurrent dans la peinture de Laurianne est toujours présent mais depuis peu, le monde de l’enfance s’y mêle en développant la palette de la peintre.

« Le travail de Laurianne Simon est un petit peu comme des bribes de mots qui s’associent pour créer une phrase qui n’a pas toujours tout son sens. C’est un travail qui questionne les narrations qui forment une identité, et les associations de sens. Les jeux de compositions et d’associations d’idées prennent de plus en plus de place dans sa pratique, et cela rend son univers pictural mystérieux. »

Le titre de l’exposition Enfant/Capuche est un jeu de mots qui traduit littéralement le mot anglais « childhood ». Pour l’une de ses toiles, l’artiste fait référence à l’un de ses souvenirs d’enfance, celui d’observer les rideaux fleuris de sa grand-mère, et à l’illusion que les fleurs (à force d’être regardées) se transformaient en visages, en personnages et en oiseaux. Ce souvenir se mêle à de nouveaux moments peints de scènes d’intérieur, où l’artiste peint sa fille en train de jouer, d’imaginer, d’expérimenter et de grandir.

« Mon atelier est mon refuge, explique-t-elle. Avec ma fille en confinement durant la pandémie, je me suis mise à penser, beaucoup même, de souvenirs de mon enfance. Lorsque je me suis mise à peindre, ma fille était toujours présente et elle commençait alors à marcher. Cette période passée avec elle dans mon atelier m’a inspirée ce thème de l’enfance. C’est pour moi un hommage à la peinture, à la vie et à l’un de mes amis qui était curateur mais qui est décédé aujourd’hui. »

Mme Simon a confié au journal qu’après cette exposition, elle a l’intention de retourner dans son atelier, son refuge où elle trouve toute son inspiration, et elle aimerait beaucoup, dans un avenir rapproché, faire une résidence artistique.

Photo : Une des œuvres de l’artiste inspirée de sa fille et de son enfance