Plusieurs personnes demandent comment elles peuvent expliquer la situation de crise actuelle à leurs enfants. En faisant le tour des données et des articles qui ont été écrits sur la question, je tenterai de vous éclairer sur le dialogue et le quotidien pouvant être explorés avec les enfants.

Même s’il est vrai que les moments de discussion en famille sont positifs, rappelez-vous qu’il n’est pas nécessaire de répondre à des questions que les enfants n’ont pas formulées. Il vaut mieux chercher à entendre et à comprendre les émotions et les questions de l’enfant plutôt que d’anticiper à partir des questions des parents. Vous pouvez poser la question sur ce que l’enfant connaît déjà. Ainsi, vous serez à même de circonscrire ses questions, et l’enfant sera fier de reconnaître qu’il sait déjà des choses sur le virus.

Par ailleurs, rappelez-vous qu’il est préférable que les enfants ne soient pas exposés à l’information qui est destinée aux adultes, dans les médias. Il est avisé que le parent rapporte les informations de manière adaptée à l’âge de l’enfant et en fonction de ses questions. Les informations à la télévision sont souvent très frappantes pour le parent lui-même et les émotions vécues par les adultes peuvent alors être source d’angoisse pour l’enfant.

Aller à l’école ou à la garderie, revenir à la maison pour souper en famille, puis se préparer pour les devoirs et le dodo font partie de la routine rassurante de l’enfant. Lorsque cette routine disparaît dans le confinement, c’est la sécurité de l’enfant qui est bouleversée. C’est pourquoi il est important de rétablir un horaire réaliste avec l’enfant et de le rassurer sur un retour à la vie normale.

En effet, il est important de dire à l’enfant qu’il y aura une fin à cette crise. De le rassurer en lui disant que la fermeture des écoles, les mesures de confinement, le lavage des mains et les commissions pour les grands-parents servent à éviter de transmettre le virus et à limiter le nombre de malades. Que cela n’est que pour un certain nombre de semaines et que, pendant ce temps, les scientifiques travaillent très fort pour trouver un médicament et un vaccin.

On peut aussi expliquer à l’enfant que le virus peut rendre malades les plus fragiles et que notre société tente actuellement de les protéger. Nous sommes chanceux de vivre dans un pays où nous pouvons faire tout cela pour protéger les grands-parents et les personnes vulnérables. Et, bien que certains contracteront le virus, la plupart survivront à la maladie malgré tout. Soyez honnête avec eux tout en les rassurant.

Ce n’est pas toujours facile de développer des attitudes positives dans de telles circonstances, mais en tentant de développer des activités avec les enfants, on se change les idées et on profite de ces moments privilégiés. Puis, chacun peut prendre un peu de temps pour lui-même et faire des activités à l’écart pour retrouver son espace.

Il va sans dire que les enfants ont besoin de sécurité et d’être rassurés dans ces circonstances. Si vous êtes un parent qui vit lui-même des émotions intenses et qui ne se sent pas en mesure de soutenir son enfant, n’hésitez pas à consulter. Les réseaux public et privé continuent d’offrir des services de soutien durant cette crise. Vous ne serez pas jugé et vous obtiendrez l’aide dont vous avez besoin.

SOURCE: Line Lacaille, psychothérapeute et travailleuse sociale