Le vendredi 19 février, la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario et l’organisme Prévention de la maltraitance envers les aînés conviaient les personnes âgées à participer à un café-causerie. La rencontre virtuelle portait sur les conséquences au quotidien de l’offre de soins à un proche.
Cette thématique, malgré son sérieux, a été abordée sur un ton très jovial par les participants. Être un aidant naturel, veiller sur le bien-être d’un parent ou aider, de temps à autre, un être cher malade ou vieillissant à surmonter ses limitations est une réalité que doivent vivre de nombreux aînés. Pour certains, il s’agit de leur conjoint ou conjointe, pour d’autres, de leurs parents, souvent nonagénaires.
« Prendre soin des gens, c’est valorisant, mais ça amène du stress et ça prend beaucoup de temps », a affirmé d’emblée l’animatrice de la rencontre, Joanne C. Carrière.
À ce constat, les participants ont ajouté la nécessité de faire montre de patience. Composer avec l’inquiétude est une autre réalité pour plusieurs qui, par exemple, sont enclins à s’imaginer le pire lorsque leur mère ou leur père ne répond pas au téléphone.
Le manque de temps pour soi a été souligné. Avoir à se partager entre plusieurs personnes donne à certains aînés l’impression de vivre le même problème que celui de la génération sandwich. Ce lot de responsabilités s’accompagne d’émotions contradictoires : la culpabilité ressentie par l’aidant lorsqu’il s’accorde un temps de repos ou de délassement plutôt que de s’occuper d’autrui, et le sentiment d’injustice occasionné par l’impression d’être toujours celui ou celle qui porte ce fardeau.
« Lorsque l’on ne prend pas soin de nous, on ne peut pas prendre soin des autres », a constaté Mme Carrière qui a rappelé que l’émotionnel est lié à la santé. Ella a d’ailleurs invité quiconque se sent crouler sous la pression à ne pas hésiter à demander de l’aide professionnelle.
Heureusement, les participants à la rencontre ont plus d’un tour dans leur sac pour conserver leur équilibre : prendre la vie avec humour, suivre des exercices physiques en ligne, jaser, faire des marches, s’accorder des gâteries à l’occasion, se donner le droit de se plaindre, s’occuper l’esprit avec autre chose lorsque viennent des pensées négatives, etc.
« Prendre soin de quelqu’un, ce n’est pas facile, a affirmé Mme Carrière. Mais en même temps, il faut se forcer à sortir de notre bulle et faire quelque chose pour nous. » Voilà qui résume bien la leçon à retenir de cette discussion qui fut positive et enjouée du début à la fin.
PHOTO – Joanne C. Carrière