Il est des avantages que seul le métier de journaliste peut apporter. Admirer en avant-première quelques-unes des plus belles œuvres du célèbre maître-peintre flamand, Peter Paul Rubens (1577-1640), au Musée des beaux-arts de l’Ontario (MBAO) fermé pour le public, est de ceux-là.

Ajoutez à cela que cette visite privée était guidée par la chef de la direction du Musée des beaux-arts du Canada en personne, Sasha Suda, en sa qualité de conservatrice de cette nouvelle exposition, et c’est la cerise sur le gâteau.  

Nous voilà donc à côtoyer les anges pour un voyage artistique dans le temps d’environ une heure! Et des anges, il y en a beaucoup dans les toiles de cet artiste considéré par les spécialistes comme étant l’un des pères fondateurs du style baroque.

Ce sont en tout et pour tout 30 tableaux et 20 esquisses sur papier qui sont présentés dans cette nouvelle exposition intitulée sobrement Early Rubens. Comme son nom l’indique, les œuvres qui constituent cette collection ont été minutieusement choisies parmi les plus ambitieux travaux qui ont marqué les débuts de la fulgurante carrière de l’artiste.

Ainsi, on peut s’émerveiller devant des chefs-d’œuvre tels que La Tête de Méduse, La Chasse au sanglier, Daniel dans la fosse aux lions, L’Ange ou encore Le Massacre des Innocents pour ne citer que ceux-là. C’est d’ailleurs cette dernière qui se hisse au rang de favorite pour Sasha Suda.

« Cette peinture me tient beaucoup à cœur, d’une part parce qu’elle représente d’une bien belle manière à quel point l’obsession du pouvoir peut rendre l’humanité aveugle, et d’autre part parce qu’elle a été perdue pendant longtemps avant d’être retrouvée. C’est ce qui fait d’elle le pivot de cette exposition », avoue l’ancienne conservatrice de l’art européen au MBAO.

Quant à l’avis des gens présents quotidiennement sur le terrain, il nous est peint par Lauren Spring, responsable éducatrice et guide au MBAO : «  En principe, pour une grande exposition comme celle-ci, les négociations entre les différents musées peuvent prendre jusqu’à cinq années. C’est bien que le moment choisi coïncide avec la période scolaire, parce que les élèves et les étudiants, qu’on attend nombreux, vont en bénéficier ».

Oui! Comme toute œuvre de la Création, cette exposition est donc éphémère, puisque la plupart de ces œuvres sont prêtées par des musées d’Europe de l’Ouest et des États-Unis. Elle s’achèvera dans seulement trois mois et ne sera pas prête de se reproduire de sitôt. C’est dire à quel point il faut en profiter au plus vite, à moins d’embrasser la carrière de journaliste ou de peintre, c’est selon!

PHOTO: La Tête de Méduse, de Peter Paul Rubens, 1614.

SOURCE: Soufiane Chakkouche