La vedette européenne du moment a de l’énergie à revendre et de la voix à donner, comme en atteste son impressionnante performance au Sound Academy de Toronto le mardi 23 septembre.

Ils sont venus de partout, du Québec, de France, et de l’Ontario bien sûr pour assister à la première des deux prestations offertes par Stromae au Canada. Une foule compacte qui s’étend bien au-delà du couloir d’entrée. En attendant de pouvoir enfin franchir le seuil de la salle de concert, francophones de tous horizons ainsi qu’un grand nombre d’anglophones échangent sur la carrière et le futur de cette étoile montante en provenance de Belgique.

Une fois à l’intérieur, des centaines d’admirateurs se massent devant la scène en attendant leur idole, représentative d’un certain renouveau de la musique électronique. Un engouement qui n’est pas qu’une question de génération puisque des spectateurs de tous âges sont présents. Les plus jeunes ont 4 ou 5 ans, les plus âgés, une soixantaine d’années.

Lorsque les premières projections de lumière s’échappent de la scène, c’est l’hystérie générale. Les musiciens du jeune artiste de 29 ans, coiffés d’un grand chapeau noir, donnent le tempo avant que n’apparaisse sa fine silhouette, arborant des bas d’une hauteur vertigineuse. Il tente alors de faire son introduction dans la langue de Shakespeare, mais comprend bien vite que son public veut entendre du français.

La tournée faisant suite à la sortie de son album Racine carrée, il n’est guère étonnant qu’une majorité des titres joués en soient issus. Toutefois, Stromae étant en pleine conquête du public nord-américain, comme en atteste ses premiers pas à New York (ou deux concerts ont été donnés, en raison du succès rencontré), Washington et Philadelphie la semaine précédente, il s’est attelé à montrer une vue plus large de ses compositions, en interprétant plusieurs chansons de son précédent album Cheese.

Les pas de danse endiablés et incroyablement précis du chanteur gagnent la foule qui ne peut s’empêcher de suivre. Claviers et guitare s’agitent, accompagnant à merveille la voix grave du personnage, dans un déluge de sonorités modernes réglées avec une précision d’horloger.

Auparavant interprète de hip-hop et ayant collaboré avec de grands noms de la scène rap au début de sa carrière, il s’est finalement tourné vers la chanson française aux accents électroniques. Son style inimitable et son approche nouvelle lui ont permis de trôner régulièrement en tête les palmarès notamment allemand, belge, français et hollandais durant de nombreuses semaines.

Nul doute que son passage dans la Ville reine laissera des traces, comme en attestaient les nombreux visages ravis du public torontois. Il était le 30 septembre à Vancouver pour une ultime soirée canadienne avant de retourner en Europe. Pari réussi donc pour le compositeur bruxellois qui parvient à s’imposer sur l’un des plus importants marchés musicaux de la planète.

Photo : Stromae