Richard Caumartin

Les membres du Club Richelieu Toronto (CRT) étaient de retour à Place Saint-Laurent le 26 août pour son traditionnel barbecue dont une partie des profits est remise chaque année à Centres d’Accueil Héritage (CAH). Cette collecte de fonds est aussi importante pour le Club Richelieu afin de contribuer au financement de ses activités.

Au menu : steak et poulet cuits sur le gril, tirage et prix de présence. Sept membres du CRT sur huit au total étaient présents, ce qui a grandement touché la présidente du Club, Diane St-Pierre. L’organisme éprouve beaucoup de difficulté à recruter de nouveaux membres depuis plusieurs années et cette situation inquiète grandement les administrateurs.

« Le fait qu’il y ait sept membres sur huit au barbecue, c’est un record, du jamais vu depuis très longtemps, déclare Mme St-Pierre, très émue pendant quelques secondes. Une partie de ce que l’on amasse ici, ce soir, sera offert aux CAH pour acheter de la nourriture aux résidents dans le besoin de Place Saint-Laurent, et ce, tout au long de l’année. Le Club et moi fournissons les prix de présence cette année pour aider à cette collecte de fonds.

« Quant à notre plan de travail pour la rentrée de septembre, ce sera de s’adapter aux nouvelles normes imposées par le gouvernement pour le fonctionnement des organismes sans but lucratif afin de se conformer à un carcan de règlements, ce qui doit être fait avant octobre 2024. Notre deuxième priorité est le recrutement. À huit membres, nous ne pourrons continuer comme cela. Il faut recruter et viser des personnes plus jeunes pour assurer la relève. »

Une de ces nouvelles personnes est certes le vice-président du CRT, Faouzi Metouilli, qui occupe ce poste depuis trois mois. Pour lui, c’est essentiel de faire sa part pour un organisme comme le Club Richelieu.

« C’est très important parce que le Club fait des événements sociaux afin de valoriser la francophonie, pour élargir un peu le fait français, pour mieux intégrer les francophones nouvellement arrivés et les amener à faire du bénévolat, ce qui est primordial, selon moi, pour la survie de notre communauté, explique-t-il. Tu fais du bien et tu reçois du bien, c’est comme cela que je le vois. »

Le vice-président admet que dans tous les organismes ou associations, il y a un problème de recrutement au niveau des bénévoles et de membres pour siéger au conseil d’administration.

« Ce sera notre tâche primordiale cet automne. Pour moi, il y a trois raisons pour lesquelles il est si difficile de trouver une relève.

« Premièrement, le temps. Les gens n’ont plus le temps avec la vitesse de la vie, le travail et les enfants, et il y en a qui ne peuvent pas faire deux ou trois choses en même temps.

« Deuxièmement, il y a ceux qui ne trouvent pas leur place lorsqu’ils font du bénévolat. Ils sont un peu marginalisés. Il faut aller les chercher et leur donner l’opportunité de donner ce qu’ils ont à donner.

« Finalement, la dernière raison est économique. Les personnes veulent travailler et n’ont pas le temps. Le temps presse, passe vite et les gens se retrouvent dans des situations stressantes, surtout avec la pandémie de covid. Ce fut une période très difficile pour tout le monde et tous les organismes. Il y a eu beaucoup de recul. Plusieurs associations ont dû fermer et les gens ont revu leur façon de faire et leurs buts dans la vie. Tous ces facteurs ont affecté la disponibilité et le vouloir des personnes à faire du bénévolat. 

« Quant à nous, en tant que leaders de la communauté francophone, nous devons changer notre façon de faire, de recruter des membres, surtout avec les jeunes qui joueront un rôle important dans notre société. Il faut leur donner l’occasion de s’impliquer à leur façon et non pas être un petit peu autoritaire dans notre manière de faire », conclut Faouzi Metouilli.

Un défi que le Club Richelieu Toronto entend bien relever.

Photo : Des résidents de Place Saint-Laurent ont participé au barbecue.