Rendez-vous était pris au coin des rues Bathurst et Fleet pour cet historitour estival. Une vingtaine de personnes attendent sous un soleil tapant. Vers 13 h 40, le groupe se met en route pour le Bentway, qui doit son nom aux colonnes du Gardiner appelées « bent ».

« On appelle ça dans le langage urbain un parc linéaire. Ça veut dire qu’il est en longueur et les parcs linéaires sont très à la mode », raconte Rolande Smith, guide de la visite et membre de la Société d’histoire de Toronto.

Ce qui est étonnant concernant ce parc, c’est qu’il est situé sous le Gardiner Express Way, un lieu qui pourrait sembler un peu curieux pour certains, mais qui ne l’est pas pour les Matthews, un couple de riches Torontois à l’origine du projet.

« En 2015, Judy Matthews et son mari décident de réhabiliter cet espace urbain. « Ils ont injecté 25 millions dans le projet », souligne Catherine Frelin, également guide de la visite. Ayant fait des études en aménagement urbain, la dame sait donc de quoi elle parle. De plus, les deux philanthropes ne sont pas à leurs premiers coups d’essai. Ils ont notamment œuvré à la revitalisation de la rue Saint-George dans les années 1990. Le projet était donc entre de bonnes mains. Avec l’appui de la Ville de Toronto et de Waterfront Toronto, le Bentway a vu le jour en janvier 2018.

En parcourant le Bentway qui fait 1,7 km et s’étend de Bathurst à Strachan, les participants découvrent une allée avec quelques coins de verdure. Petit à petit, l’allée bétonnée se transforme en planches de bois. L’atmosphère change et c’est un peu plus agréable et cela fait moins urbain. Des bancs sont disposés le long du Fort York Visitor Centre. On peut s’y asseoir. L’autre particularité est qu’ils sont faits pour les planchistes. Ingénieux, n’est-ce pas?

Un peu plus loin se trouve une exposition de la communauté philippine. « Les exposions changent régulièrement. C’est fait pour rapprocher les communautés », précise Mme Smith. Et c’est là où ce parc est intéressant. Les badauds n’y vont pas juste pour se promener, mais pour se cultiver et passer un bon moment entre amis ou en famille. Il y a des structures permanentes comme le théâtre près de la rue Strachan ou les tables en bois qui permettent aux gens de se restaurer. L’espace donne aussi la possibilité d’avoir des vendeurs de rues et une scène pour les concerts.

Grâce à la Société d’histoire de Toronto, les visiteurs ont pu découvrir un petit coin de verdure et de culture dans cette ville bétonnée.

PHOTO: Les visiteurs sont attentifs aux explications de Rolande Smith.