Plus de 6000 visiteurs, 37 auteurs des quatre coins du pays programmés (sans compter les écrivains invités par les maisons d’édition ou l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français, comme cela fut le cas pour votre serviteur, en dédicace au kiosque de l’association pour son dernier roman l’Inspecteur Dalil à Paris), une salle supplémentaire improvisée in situ pour les jeunes… la 27e édition du Salon du livre de Toronto, qui s’est déroulée du 5 au 7 décembre, à la Bibliothèque de référence, a bel et bien atteint ses objectifs, du moins en apparence!

Plus que les livres exposés et leurs créateurs, cette foire annuelle aux mots s’est vu doter cette année d’un programme riche et varié, à l’instar de la scène Micro ouvert à tous les poètes, auteurs, musiciens, slameurs ou humoristes en herbe de moins de 14 ans.

Aussi, des matinées d’ateliers pour les jeunes des écoles où il est question, entre autres, de comment créer une bibliothèque de classe ou de comment susciter le goût de la lecture au primaire ont été mis en place.

Toutefois, les adultes n’étaient pas en reste. Et pour preuve, l’un des moments phares de cette édition leur a été dédié. Intitulé les auteurs se livrent, cette espèce de course des auteurs a pour concept la lecture de courts extraits de leurs dernières créations, suivie de questions du public qui n’a pas manqué d’être curieux pour fouiner dans l’intimité intellectuelle et créative des écrivains, de sorte que des situations aussi crues que touchantes aient vu le jour.

Cette 27e édition est donc un succès certes, mais en demi-teinte. En effet, et c’est bien là où le bât blesse, l’un des objectifs majeurs des organisateurs n’a toujours pas été atteint, celui d’attirer le grand public.

« Le public est un peu notre Godot à nous. On l’attend toujours, et cette année n’échappe pas à la règle. Certes, le public adulte est là aux côtés du jeune public, mais ce n’est pas encore le grand public au sens large du terme, celui dont nous rêvons », avoue Valéry Vlad, président du Salon.

Plus qu’un Godot donc, une insaisissable chimère dont l’ombre plane sur le Salon du livre de Toronto depuis sa création en 1992 par feu Christine Dumitriu-van-Saanen sans jamais s’y poser.  

Enfin, et pour clouer le bec à la rumeur du moment et sa mauvaise langue : lors du prochain chapitre qui va s’écrire en 2020, le Salon ne changera point de coin, il se déroulera toujours à la Bibliothèque et, là aussi, c’est son président qui l’atteste.

SOURCE: Soufiane Chakkouche