Le 1er décembre marque la Journée mondiale de lutte contre le Sida. Pour l’occasion, la communauté francophone s’est rassemblée autour du Groupe de travail francophone sur le VIH, groupe comprenant une dizaine d’organismes tels qu’Action Positive, Reflet Salvéo et le Centre francophone. Une occasion de montrer son soutien aux personnes atteintes par le virus mais également de faire le point sur la situation actuelle et les points à développer.
En 2015, les progrès sont bien présents : la trithérapie permet aux personnes atteintes du VIH de vivre et de vieillir. Cependant, le virus est toujours là, dormant. Si les avancées médicales sont porteuses d’espoir, la honte et la stigmatisation n’ont pas disparu. Le documentaire « Femmes et Séropositives : Dénonçons l’injustice » montre à l’assemblée ce qu’il en est de vivre avec le VIH. Comment continuer à avoir des relations? Comment annoncer à un homme que l’on est porteuse du virus? Le documentaire suit le parcours de plusieurs femmes atteintes du virus et dépeint leur détresse face au statut criminel de la non-divulgation.
« Je ne suis pas une meurtrière », dit l’une de ses femmes. Les préjugés qui circulent sur la maladie ont la peau dure. C’est ce que nous explique Cécile Kazatchkine, coréalisatrice du documentaire et membre du Réseau juridique VIH/SIDA. « Beaucoup de progrès scientifiques ont été faits, rappelle-t-elle. Aujourd’hui, on peut réussir à avoir des charges virales indétectables rendant le risque de transmission quasi nul. »
Ce n’est pas pour autant qu’il faudrait mettre de côté la prévention. « Le sida est un virus extrêmement malin », dit Ron Rosenes, militant inconditionnel dans la lutte contre le VIH/SIDA et détenteur de l’Ordre du Canada. Il est « un survivant, un témoin et un pionnier ». Atteint par le VIH, il y a plus de 30 ans, il est passé par la monothérapie, la bithérapie, toutes deux inefficaces. Il a vu des amis mourir. Mais il a vu aussi les progrès arriver.
En 1986, les personnes vivant avec le VIH sont protégées de la discrimination. En 1990, l’arrivée imminente de la trithérapie le remplit d’espoir. « Je me promenais au bord du English Bay (la baie des Anglais) et je me rappelle avoir pensé : si j’avais un fauteuil roulant, je le jetterais dans la baie », dit-il en éclatant de rire.
Il est l’un des premiers à vieillir avec le VIH et il note que la maladie accentue le vieillissement : plus de cancers, plus de crises cardiaques chez les porteurs du virus que la normale. Le combat n’est pas terminé mais « on peut imaginer un avenir sans VIH », conclut-il plein d’espoir.
Photo: Les représentants du Groupe de travail francophone sur le VIH et Ron Rosenes (2e rang, 2e en partant de la gauche)