L’universitaire et avocat international Jean-Gabriel Castel a reçu le grade d’Officier dans la Légion d’Honneur au cours d’une cérémonie, tenue le lundi 20 janvier, dans la magnifique résidence du Consul général de France à Toronto, Jean-François Casabonne Masonnave.
Une cinquantaine de personnes étaient réunies pour assister à la remise des insignes d’Officier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur à Jean-Gabriel Castel. Principalement des membres de sa famille ainsi que de nombreux amis et collègues. Et, au nom du président de la République française, l’ambassadeur de France au Canada, Philippe Zeller, lui a remis la distinction honorifique mais non sans avoir relaté auparavant le parcours exceptionnel de cette « personnalité reconnue, tant de la communauté française que du monde universitaire canadien ».
« Les très nombreuses décorations qui vous ont été attribuées en témoignent, et reflètent vos engagements comme citoyen français, comme juriste et comme humaniste franco-canadien, mentionne M. Zeller, quelques instants avant la remise des insignes. Votre promotion au grade supérieur dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur récompense une carrière exemplaire à maints égards. »
En fait, il faudrait beaucoup plus qu’une page de journal pour énumérer tous les accomplissements de M. Castel, depuis sa France natale, pendant la Deuxième Guerre mondiale, jusqu’au Canada où il a mené une longue carrière d’avocat et d’universitaire en passant par des études à Harvard et un stage aux Nations-Unies. Ses réalisations tant sur le plan professionnel que personnel lui ont valu, entre autres, d’entrer à la Société royale du Canada et de recevoir de nombreuses distinctions françaises et canadiennes, dont celles de Chevalier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur et d’Officier de l’Ordre du Canada.
Jean-Gabriel Castel était visiblement ému devant tant d’éloges ce soir-là. Après avoir été fait Officier de la Légion d’honneur, c’est avec des sanglots dans la voix que M. Castel a rendu hommage à sa mère, « une femme extraordinaire ».
En effet, M. Castel attribue son succès à celle qui lui a donné la vie. « Je voudrais honorer une personne qui m’a permis de faire tout ce que j’ai fait, confie l’homme de 86 ans. Fille d’un officier supérieur français mort pour la France, orpheline à 9 ans, élevée à la légion (…) elle qui, par son exemple, pendant la guerre, comme infirmière hospitalière, a risqué sa vie plusieurs fois pour emmener des enfants juifs en Suisse. À la Libération, elle s’est occupée des déportés qui revenaient en France des camps de la mort. Elle a attrapé le typhus et ne s’est jamais remise… Donc, je lui dois beaucoup. »
« Les actions de ma mère, mes actions dans la Résistance, l’esprit partisan d’après-guerre, la confusion des idées à cette époque-là, la guerre froide m’ont vite convaincu de participer à un nouveau contrat social libéral qui était généreux et non discriminatoire. Et c’est pour ça que j’ai choisi d’adopter une profession qui pouvait servir les autres. Par conséquent, l’étude du droit international et la question du règlement pacifique des différents, la protection des droits de l’homme et le règlement des différents par des compromis devinrent l’objet de mon enseignement, de mes recherches et de mes publications. Ma mère a inspiré mon rôle d’arbitre international et mon action politique et sociale », poursuit M. Castel.
C’est aussi cette femme extraordinaire qui lui a transmis son amour pour le Canada en lui faisant lire notamment Maria Chapdelaine de Louis Hémon vers l’âge de 7 ans.
Cette Beauceronne d’origine, dont les ancêtres ont émigré au Canada avant la Révolution, l’a initié aux valeurs de la justice sociale et de la lutte contre l’inégalité. C’est la raison pour laquelle M. Castel a tenu à lui rendre hommage ce soir-là.
À la fin d’une vie riche en accomplissements et en aventures autour du monde, M. Castel espère continuer de servir les intérêts du Canada et de la France, particulièrement en ce qui concerne la francophonie. Vive la France! Vive le Canada!