C’est un marronnier, mais comme tous les marronniers, il part d’une vérité. Internet dans notre quotidien a changé nos vies. Nos contemporains rencontrent leur moitié en ligne, magasinent en ligne, écoutent de la musique en ligne, réservent leurs vacances à Cuba en ligne et, surtout, s’informent en ligne. Si tous les journaux, y compris Le Métropolitain, ont leur version en ligne, certains médias ne sont disponibles que sur Internet. Si certains de ces journaux en ligne sont des généralistes, il existe de nombreux médias très spécialisés. C’est le cas, par exemple, de Women in Judaïsm, dont la rédactrice en chef, Dina Ripsman Eylon, était présente au colloque.

Ou encore deTracés d’Eric Monnet, une revue en ligne, spécialisée dans les sciences humaines qui réunit deux fois par an des auteurs issus de diverses disciplines autour d’un thème ou d’un problème commun traversant les sciences humaines.

Parfois, il s’agit de rendre compte d’un débat ancien qui a pris un tour nouveau en raison de l’actualité éditoriale ou d’événements politiques. D’autres fois, l’ambition est de soumettre à une interrogation croisée une notion que les multiples traditions intellectuelles et disciplinaires abordent en ordre dispersé ou bien encore tenter des rapprochements plus spéculatifs autour d’un terme aux usages mal contrôlés.

Ces nouveaux médias, ces nouvelles revues, s’adaptent, trouvent des formules et survivent dans un monde qui bouge très vite. Pour en parler, le Consulat général de France à Toronto a organisé un colloque exceptionnel, en partenariat avec les universités York et de Toronto. Une journée de discussion qui s’est articulée en trois axes majeurs : les évolutions de l’écriture, les évolutions de la lecture des médias et la viabilité économique des médias en ligne.

Avec ces nouveaux médias, la notion de lecteur et de contributeur est de plus en plus mêlée, si bien qu’aujourd’hui, « le consommateur d’information est en même temps un producteur d’information ». Comme l’a dit Gérard Wormser, de Sens public, une revue internationale francophone de sciences humaines, outre le goût d’informer et de s’informer, il existe une autre motivation qui pousse les rédacteurs à informer, c’est « l’amitié » qui les unit. Une valeur en vogue, surtout en période de crise.

La viabilité économique est tout de même indispensable au fonctionnement et bon nombre de ces revues sont soutenues par des organismes universitaires ou par un média imprimé. Et pour reprendre les mots de Gérard Wormser, « la force des médias vient de sa diversité ».

Photo : De gauche à droite : Sylvia Hunter, Thierry Gervais, Sandra Bialystok, Eric Monnet et Andrea Kosavic.