Jean-François Gérard
Les trois jours de Francophonie en Fête touchaient à leur fin le dimanche 17 septembre, à l’amphithéâtre de la Bentway sous l’autoroute Gardiner. Le dimanche était marqué par la journée des Franco-Ontariens, avec une pièce de théâtre pour les enfants, Amandine et Rosalie, suivi de deux concerts pour les tout-jeunes de Monsieur Philippe et Mike Ford.
« J’aime voir les enfants avec les ballons réagir à la musique », raconte Lucette, qui habite Toronto depuis 40 ans. Elle apprécie le lieu, ouvert mais abrité. « On peut se mettre aussi bien au soleil qu’à l’ombre. On n’entend presque pas l’autoroute et autour, c’est vert. Et puis on recroise des gens que l’on connaît. » Le samedi, elle s’était rendue au festival ukrainien.
Malgré un beau temps et des températures chaudes pour la mi-septembre, le festival gratuit accuse une fréquentation en baisse. L’événement a fait face à la concurrence du canard gonflable géant sur le bord du lac et que les belles températures pouvaient donner des envies de sortie à la journée.
Jacques Charette, directeur général de Francophonie en Fête, a surtout dû composer avec une importante baisse de subvention d’un de ses bailleurs de fonds, qu’il ne veut pas dévoiler. « On a regroupé sur trois jours la programmation et annulé les artistes qui venaient de Sudbury ou Ottawa, car cela implique un trajet et une nuit d’hôtel. » En conséquence, il y avait moins de têtes d’affiche, malgré une belle variété d’artistes du Grand Toronto. Aussi, « les 23 groupes ont accepté une baisse de cachet de 200 $ », une preuve d’attachement à l’événement. Dans ces conditions, Jacques Charette tire un bilan satisfaisant des trois jours, qui ont permis de « sauver les meubles et ne pas être en déficit ».
Ce ne sont pas ces circonstances qui gâchent l’enthousiasme de Marie-Claude. Cette grande habituée a passé deux jours complets sur place. « Je dis à mes amis que je suis là et ils me rejoignent pour une partie. Ce matin, c’était quelqu’un avec ses enfants et tout à l’heure une copine me retrouve. » Elle aime que les concerts « nous font voyager dans les époques, des années 1980 à nos jours, et à travers le monde ».
Elle aime aussi l’accessibilité des vedettes. « On en voit passer d’un groupe à l’autre, on peut leur parler. » Elle garde le souvenir de sa rencontre avec Robert Charlebois il y a quelques années. « Au Québec, ça aurait été impossible, il aurait fallu attendre des heures. » Quant au lieu, « ici les gens viennent vraiment pour l’événement », contrairement à La Distillerie dans le passé, où il y avait « plus de passage d’anglophones, mais qui n’étaient pas intéressés », complète-t-elle.
Pour sa 18e édition, Francophonie en Fête propose encore deux concerts en 2023. Les 29 et 30 septembre, Fred Pellerin, puis Daniel Bélanger seront sur la scène du Paradise Theatre, et des places debout viennent d’être ajoutées.
L’organisation planche déjà sur mars 2024 où, dans le cadre du mois de la Francophonie, elle accueillera Bonjour Printemps, pour un spectacle « équivalent à ce qu’on a proposé cette année avec la Compagnie Créole », dévoile Jacques Charette. Une soirée qui avait connu un grand succès auprès des 500 spectateurs.
Photo : Le chanteur Abel Maxwell à la 18e édition de Francophonie en Fête