Richard Caumartin

Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, le Club canadien de Toronto avait convoqué ses membres le 11 février à un atelier conférence au campus du Collège Boréal. Sur le thème « Voix afrodescendantes : perspectives et dialogues », il s’agissait d’abord d’une discussion informelle et intéressante, questions-réponses par la journaliste de CHOQ FM, Annette Minka, aux panélistes, Irene Niangoran, Nicanor Massé Bakehe et Joe Tamko sur l’avenir des Noirs et la francophonie.

Les trois invités ont partagé leurs expériences, leurs défis et leurs visions pour un avenir plus inclusif.

Irene Niangoran, une leader dynamique avec plus de 15 ans d’expérience dans les domaines du marketing, de la communication, de la responsabilité sociétale des entreprises et de la gestion des PME a raconté qu’elle est arrivée au Canada il y a trois ans.

Originaire de la Côte d’Ivoire où elle a vécu ses premières expériences en affaires, elle était consultante pour l’Union africaine. Elle est reconnue pour son expertise en entrepreneuriat et en leadership à travers l’Afrique.

Elle se spécialise en organisation d’événements, la formation en gestion d’activités, y compris les congrès et lancements de produits. Sur le plan de son engagement social, comme fondatrice de l’ONG « Care for the Living », Mme Niangoran œuvre pour l’amélioration des conditions de vie des veuves et des orphelins en Côte d’Ivoire, notamment par le biais d’événements annuels tels que « Noël de l’Espoir ».

Quant à Nicanor Massé Bakehe, une Camerounaise entrepreneure engagée dont le parcours allie gestion, communication et développement de projets à fort impact social, elle a partagé son expérience et ses idées pour inspirer et accompagner les initiatives entrepreneuriales et communautaires.

« On m’a demandé au Club canadien d’éclairer et donner un témoignage de mon expérience entrepreneuriale comme femme noire au Canada. Mon parcours va chercher loin car je n’ai fait que cela depuis l’âge de 13 ans alors qu’à l’époque, une crise économique avait frappé mon pays, le Cameroun. Ma mère était commerçante et me donnait des choses que je vendais à d’autres. Ce fut mon déclencheur pour me retrouver en entreprenariat. J’ai ouvert mon commerce à 25 ans, une galerie d’exposition de vêtements car je suis styliste modéliste. J’ai étendu l’activité en prêt-à-porter et représenté des marques commerciales de d’autres pays. Ça m’a permis de voyager aux Émirats arabes unis, en Inde, en Turquie et en Chine », raconte Mme Massé Bakehe au Métropolitain.

Mais l’adaptation à un nouveau pays n’a pas été facile pour cette entrepreneure mère de six enfants. « Pour assurer un avenir meilleur à nos enfants, nous avons décidé de venir au Canada. Nous sommes arrivés en 2018 et parmi les difficultés rencontrées au départ, il y avait le climat, les réalités économiques et les différences culturelles, j’étais enceinte de mon 6e enfant et mon mari a été quatre ans sans travailler. C’est beaucoup de défis auxquels nous n’étions pas préparés. Mais j’ai bénéficié d’un développement personnel en retournant aux études et je me suis donnée à fond dans le domaine de l’art en esthétique et maquillage effets spéciaux. J’ai aujourd’hui une compagnie qui organise des événements pour les entreprises et j’enseigne au Collège Boréal pour le programme DRC en maquillage, esthétique et coiffure. Alors malgré tous les obstacles et défis rencontrés en cours de route, c’est une expérience que je referais n’importe quand car nous avons beaucoup appris de la communauté », assure Nicanor Massé Bakehe.

Le troisième panéliste, Joe Tamko est consultant en stratégie de communication et relations publiques ainsi que membre du conseil d’administration du Club canadien. Il est connu pour son expertise en stratégie de recherche de financement. Lui aussi a partagé son expérience et sa vision sur l’avenir des Noirs francophones.

Cette rencontre a été suivi d’une session de « Compétences 360 », un programme du Club canadien de Toronto, conçu pour les francophones bilingues qui souhaitent développer des compétences essentielles et saisir de nouvelles opportunités professionnelles.

À travers quatre ateliers interactifs, les participants acquièrent des compétences clés, telles que la collaboration, l’adaptabilité, la résolution de problèmes et la communication, indispensables pour évoluer sur le marché du travail en Ontario.

Photo (Club canadien) : De gauche à droite, les participants au panel de discussion : Annette Minka, Irene Niangoran, Joe Tamko et Nicanor Massé Bakehe