Maan Alhmidi
Quatre des plus importants conseils scolaires de l’Ontario intentent des poursuites de 4 milliards $ contre les sociétés mères de Facebook, d’Instagram, de SnapChat et de TikTok, alléguant que les plateformes de médias sociaux perturbent l’apprentissage des élèves.
Le Conseil scolaire du district de Toronto, du district de Peel et du district d’Ottawa-Carleton ainsi que le Conseil scolaire catholique du district de Toronto ont déposé, le mercredi 27 mars, quatre plaintes distinctes, mais similaires, devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario.
Les quatre conseils scolaires allèguent que les plateformes ont été conçues de façon négligente pour un usage compulsif et qu’elles ont modifié la façon dont les enfants pensent, se comportent et apprennent, laissant les enseignants et les écoles gérer les conséquences.
Les conseils scolaires ajoutent qu’en raison de l’utilisation prolifique et compulsive des médias sociaux, les élèves traversent actuellement une crise d’attention, d’apprentissage et de santé mentale.
« Les répercussions de l’utilisation compulsive des médias sociaux parmi les élèves exercent des pressions considérables sur les ressources limitées des quatre conseils scolaires, y compris des besoins supplémentaires en matière de programmes et de personnel en santé mentale à l’école, une augmentation des coûts informatiques et des ressources administratives supplémentaires », expliquent les conseils scolaires, le lendemain, dans un communiqué commun.
« Le but des poursuites est de fournir aux conseils scolaires les ressources nécessaires pour soutenir les programmes et les services destinés aux élèves, et de répondre aux problèmes scolaires causés par les géants des médias sociaux. »
Les conseils scolaires réclament des dommages-intérêts de plus de 4 milliards $ pour perturbation de l’apprentissage des élèves et du système éducatif.
Les allégations contenues dans les poursuites n’ont pas été prouvées en cour.
Facebook et Instagram sont la propriété de Meta, Snap est propriétaire de la plateforme SnapChat et ByteDance possède TikTok. Appelée à commenter les poursuites, Snap a déclaré que Snapchat aidait ses utilisateurs à rester en contact avec leurs amis.
« Snapchat s’ouvre directement sur une caméra – plutôt que sur un flux de contenu – et n’a pas de « j’aime » ou de commentaires publics traditionnels », a soutenu une porte-parole de l’entreprise, Tonya Johnson.
« Même si nous aurons toujours plus de travail à faire, nous sommes satisfaits du rôle que joue Snapchat pour aider les amis proches à se sentir connectés, heureux et préparés face aux nombreux défis de l’adolescence », a-t-elle ajouté.
TikTok a pour sa part indiqué qu’elle disposait de mesures de protection comme le contrôle parental, une limite automatique de temps d’écran de 60 minutes pour les utilisateurs de moins de 18 ans et des restrictions d’âge sur des fonctionnalités telles que les « notifications push ».
« Notre équipe de professionnels de la sécurité évalue continuellement les pratiques et les idées émergentes pour soutenir le bien-être des adolescents et continuera de travailler pour assurer la sécurité de notre communauté », a commenté un porte-parole.
Meta n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Des centaines de conseils scolaires aux États-Unis, ainsi que certains États américains, ont intenté des poursuites similaires contre des entreprises de médias sociaux.
Tonya Johnson, porte-parole de Snap, a souligné que la plateforme Snapchat aide les utilisateurs à rester en contact avec leurs amis.
Source : La Presse canadienne