Le Métropolitain
Le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, une journée dédiée à honorer les victimes et les survivants des pensionnats autochtones, tout en sensibilisant la société aux injustices passées. Instaurée en 2021, cette journée vise à créer un espace où les Canadiens peuvent réfléchir sur l’histoire des peuples autochtones, reconnaître la douleur causée par ces politiques gouvernementales et s’engager activement dans un processus de guérison collective.
Cette journée de commémoration remonte aux années 1990, lorsque les survivants des pensionnats ont commencé à faire entendre leur voix. En 2008, le gouvernement canadien présentait ses excuses officielles pour les abus commis dans ces institutions, mais cette reconnaissance n’était qu’une première étape. En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) a dévoilé un rapport détaillant les souffrances endurées par les enfants autochtones, séparés de leurs familles et forcés de vivre dans ces pensionnats où ils ont souvent été maltraités et privés de leur culture. C’est dans ce contexte que la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation a été créée, pour permettre à chacun de se souvenir, d’écouter les récits des survivants et de réfléchir à des actions concrètes en faveur de la réconciliation.
À Toronto, la journée a été marquée par une cérémonie émouvante au lever du soleil, où les survivants ont pu raconter leurs histoires devant un public attentif et respectueux. Cette cérémonie s’est tenue à l’Hôtel de ville, en présence de plusieurs dignitaires et membres des Premières Nations. Quelque 100 survivants des pensionnats indiens ont été les premiers à marcher dans l’espace aux côtés de membres de la communauté autochtone, de la mairesse Olivia Chow, de la lieutenante-gouverneure de l’Ontario Edith Dumont. C’est dans ce cadre que le Spirit Garden a été inauguré, un espace symbolique destiné à l’enseignement, l’apprentissage et la guérison des blessures causées par les pensionnats.
« Une matinée émouvante à écouter les survivants des pensionnats raconter leurs histoires et rendre hommage à celles et ceux qui sont décédés. Ce fut un honneur d’être avec eux pour une cérémonie au lever du soleil et l’ouverture officielle du Jardin Spirit », a déclaré Edith Dumont.
Elle a ajouté que la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est « l’occasion d’honorer les communautés autochtones et de mettre en lumière la vérité de leurs vécus et des préjudices causés par le système des pensionnats. En Ontario, c’est une journée de réflexion, d’éducation et d’engagement envers la réconciliation. Ensemble, construisons un avenir empreint de respect et de compréhension mutuelle. »
Ce message a résonné particulièrement fort avec les dirigeants politiques et les représentants des Premières Nations présents. La mairesse de Toronto, Olivia Chow, a souligné l’importance de cette journée. « C’est est un moment essentiel pour écouter les histoires, comprendre les souffrances vécues et poser les bases d’un avenir plus respectueux et équitable pour tous », a-t-elle affirmé. Le nouvel espace public à la place Nathan Phillips reflète la volonté de beaucoup de voir la vérité et la réconciliation incarnées de manière évidente par des actions concrètes. »
En ce qui concerne Susan Hunter, membre des Premières Nations et survivante des pensionnats autochtones, elle a souligné l’importance de cette journée sur le site Facebook de la Ville de Toronto. « C’est important pour les gens de Turtle Island de venir au Garden Spirit. Cela leur permettra d’en apprendre un peu sur notre culture, de savoir qu’il y a plusieurs Premières Nations à Toronto, que nous parlons nos propres langues, etc. Le Garden Spirit est un endroit exceptionnel pour connaître les Premières Nations. »
Pascale St-Onge, ministre du Patrimoine canadien, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à favoriser la réconciliation. « Un élément essentiel de cette réconciliation consiste à honorer les survivants des pensionnats et leurs familles. Le Garden Spirit de Toronto aura un rôle important à jouer dans ce parcours en tant que lieu de réflexion, de deuil et de guérison. » Ce message insiste sur l’importance de ne pas seulement regarder en arrière, mais de se concentrer sur des actions concrètes et des changements durables pour garantir la dignité et les droits des peuples autochtones. « Nous veillerons également à ce que nos actions soient guidées par les peuples autochtones », conclut la ministre.
Cette journée de commémoration n’est pas seulement une journée de mémoire, mais aussi une invitation à réfléchir à l’avenir. Elle nous rappelle que la réconciliation est une responsabilité collective et un processus qui doit impliquer tous les Canadiens. En écoutant les survivants et en engageant des conversations ouvertes et respectueuses, chacun peut contribuer à la création d’une société plus juste, où les torts du passé sont reconnus et les chemins vers un avenir inclusif et respectueux sont tracés.
La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est donc un moment puissant de réflexion, de guérison et d’action. Elle nous rappelle les injustices vécues par les peuples autochtones, tout en nous appelant à poser des gestes concrets pour réparer ces torts et bâtir un avenir empreint de respect et de solidarité.
À travers les paroles des survivants, des représentants des Premières Nations et des autorités politiques, cette journée est bien plus qu’une commémoration : elle est un appel à l’engagement et à l’éducation pour que la réconciliation devienne une réalité tangible et durable pour les générations futures.
Photo (Crédit Ville de Toronto)