C’est le 23 août qu’est commémorée annuellement la Journée internationale du souvenir de la traite négrière transatlantique et de l’abolition de l’esclavage. Cette Journée vise à inscrire la tragédie de la traite dans la mémoire de tous les peuples. Elle est à la fois une commémoration et une célébration pour ces peuples résilients qui vivent encore les répercussions de cette époque passée. Pour Édith Taki, secrétaire générale à Akwaba Community, c’est une journée moins pour les pleurs et plutôt pour l’avancement. « C’est avec plaisir que je dédie une journée à une cause aussi noble », déclare-t-elle.
L’Akwaba Community en partenariat avec Connexion Verte et l’ACFO Toronto avaient planifié un après-midi Zoom afin de faire une réflexion sur les impacts de la traite négrière et de l’esclavage, ainsi qu’explorer des stratégies de reconstruction possibles.
Tom Galaty assure le rôle de maître de cérémonie. L’après-midi débute avec un mini spectacle de percussions, un duo de djembé et de conga. Les jeunes musiciens de BTS Power Canada expliquent que dans leur culture, il est coutume de commencer des rassemblements au son des percussions.
Deux jeunes femmes plongent ensuite les auditeurs dans un monde de poésie et de recueils. Les histoires racontées à l’oral, d’une génération à l’autre, constituent une tradition intégrale à la création d’archives et à la préservation des savoirs au fil du temps.
L’Ontario possède en fait un riche passé dans l’histoire de la traite négrière transatlantique et de l’abolition de l’esclavage. La ville de St. Catharines était le dernier arrêt du chemin de fer clandestin, et Chatham-Kent fut la régon d’accueil de Harriet Tubman pendant presque 10 ans alors qu’elle visitait la chapelle Salem.
Diane Montreuil, une métisse de Montréal, était l’une des conférencières de la célébration. « C’est un retour à mes racines et à ma culture qui m’ont sauvée de mes problèmes de consommation et mes tendances suicidaires », dévoile-t-elle durant son témoignage.
L’historien et écrivain Dr Amadou, a ensuite pris la parole. « La main-d’œuvre esclave a joué un immense rôle dans la prospérité de l’économie de son pays hôte avec le coton, le tabac, le sucre, mentionne-t-il, ainsi qu’au développement culturel avec la musique et la danse. »
L’impact de l’histoire des Noirs peut encore être ressenti fortement dans plusieurs sphères de la société canadienne, notamment en musique et en danse.
PHOTO – Vente d’esclaves en Virginie (1861)