Les chefs des quatre principaux partis fédéraux ont eu l’occasion de débattre sur plusieurs thèmes importants pour l’électorat canadien dans le cadre du Face-à-Face 2021 diffusé sur les ondes de TVA le 2 septembre. Justin Trudeau (libéral), Erin O’Toole (conservateur), Jagmeet Singh (néo-démocrate) et Yves-François Blanchet (Bloc québécois) ont échangé sur trois thèmes principaux, soit la pandémie de COVID-19, les politiques sociales et le Canada de demain. Il s’agissait du premier de deux débats télévisés en français.

Questionné de toutes parts sur les raisons pour lesquelles il a déclenché les élections cette année en période de pandémie, Justin Trudeau a défendu son plan en insistant sur l’importance des décisions que le gouvernement devra prendre dans les mois à venir.

« Quatre-vingts pour cent des Canadiens ont fait leur part en se faisant vacciner et on est en train de dire que parce que 20 % ne le sont pas, on ne peut pas avoir de démocratie? C’est maintenant que les décisions se prennent, sur la vaccination, sur comment on va en finir avec la pandémie et comment on va bâtir en mieux, a déclaré Justin Trudeau.

« Ce n’est pas dans deux ans, ce n’est même pas dans un an, mais c’est maintenant et dans les mois à venir qu’on doit aller plus vite pour lutter contre les changements climatiques, qu’on doit aller plus vite pour contrer la crise du logement. On a appris comment gérer une crise dans cette pandémie; on doit appliquer cette ambition aux autres crises auxquelles on fait face. »

Pandémie de COVID-19

Le chef du Parti libéral a parlé de l’importance de mener la campagne de vaccination à terme pour revenir à une vie normale et de travailler en concert avec les provinces et territoires pour construire un système de santé public et universel plus fort. Quant à la vaccination obligatoire, M. Trudeau a répliqué que son gouvernement « ne forcera pas personne, mais qu’il va limiter les privilèges de ceux qui ne veulent pas se faire vacciner ».

Le chef néo-démocrate a pour sa part avancé la proposition de mettre en place un passeport vaccinal à l’échelle nationale. « Un document fédéral, ça va aider les gens à voyager à travers le pays », affirme Jagmeet Singh.

Un des moments cocasses du débat a été lorsque Erin O’Toole a été questionné sur la manière dont il compte arriver à un équilibre budgétaire. « On doit créer des emplois dans toutes les régions, aider les PME les plus touchées par la pandémie et arrêter les dépenses sans limites parce qu’il y a une crise du coût de la vie à cause de l’inflation de M. Trudeau », répond M. O’Toole.

« C’est une drôle de lecture de l’économie. Est-ce que quelqu’un est au courant qu’on est en pénurie de main-d’œuvre? », a réagi le chef du Bloc Québécois.

Politiques sociales

Lors de la portion du débat portant sur les politiques sociales, Erin O’Toole n’a laissé aucun doute sur l’électorat ciblé par les conservateurs. « Nous allons aider les familles québécoises, nous avons un plan pour toutes les familles québécoises », assure-t-il. Durant tout le débat, le chef conservateur a parlé de son plan, de son contrat avec les Québécois. Les autres chefs l’ont pressé de dévoiler quel était ce plan, où sont ses chiffres pour les investissements dans ce fameux plan. M. O’Toole est demeuré muet, se contentant de vanter les décisions prises par le premier ministre du Québec, François Legault, durant toute cette pandémie et dans divers dossiers chauds au Québec.

Il a clairement démontré le désespoir des conservateurs à faire élire des candidats au Québec. « Je suis un nouveau chef avec une nouvelle approche. Je suis le seul chef avec un engagement concret de protéger l’identité québécoise et qui peut remplacer M. Trudeau », a affirmé Erin O’Toole à la toute fin du débat.

Les quatre chefs se sont engagés à défendre la langue française au Canada.

Canada de demain

Quant à l’avenir du pays, M. Trudeau insiste sur le fait qu’un gouvernement libéral « peut fonctionner pour faire de grandes choses pendant la pandémie, mais a besoin d’un mandat clair pour comprendre ce que les Canadiens veulent dans les prochaines années. Je pense qu’on se retrouverait, dans 18 mois, pour une autre élection si on a un gouvernement minoritaire ».

En conclusion, le commentaire qui reflète bien l’esprit dans lequel les candidats des partis principaux et les électeurs se trouvent durant cette élection revient au chef du Bloc Québécois. « Dans le contexte de la pandémie et de gouvernement minoritaire, le Bloc a obtenu des gains pour les Québécois. L’enjeu réel de cette élection sera la balance du pouvoir », conclut Yves-François Blanchet.