De passage à Toronto au printemps dernier, Alexandre Bilodeau pouvait alors se vanter d’être le premier athlète canadien à monter sur la plus haute marche du podium olympique en terre canadienne. Aux Jeux olympiques de Sotchi, le skieur acrobatique québécois a épinglé une autre distinction. En remportant de nouveau l’épreuve des bosses, Alexandre Bilodeau est désormais le seul athlète masculin de notre pays à conserver son titre olympique quatre ans plus tard. 

Lorsqu’il s’agit de Vancouver, Alexandre en garde toujours un souvenir impérissable. 

« Peu d’entre nous ont la chance de briller lors d’une compétition majeure dans son propre pays. C’est une occasion comme on en a peu dans une vie », déclarait-il devant un groupe de jeunes athlètes lors de sa venue dans la Ville reine. 

À Sotchi, Alexandre a dû faire face à un défi d’un autre genre. Cette fois, la pression n’est venue de nul autre qu’un de ses coéquipiers, le skieur de Sainte-Agathe-des-Monts, Mikaël Kingsbury. Après un léger couac lors des qualifications et une très belle prestation de la part de Mikaël Kingsbury lors des deux premières manches, Alexandre Bilodeau a dû alors jouer son va-tout dans la toute dernière. Poussé dans ses derniers retranchements, le skieur de Rosemère allait finalement laisser Kingsbury à plus de deux points. 

Quelques minutes après son exploit de Sotchi, Alexandre avouera avoir tout donné dans cette dernière manche, au risque même de commettre une bévue et de finir sixième et bon dernier. Pour apprécier à sa juste valeur la tension ressentie et la prise de risque par un athlète lors d’une finale olympique, il suffit de se remémorer la façon dont Alexandre nous avait décrit en mai dernier son exploit de Vancouver.

Tout va se jouer en l’espace de 23 secondes. Quatre années intensives et remplies de sacrifices vont se terminer soit en désastre ou bien en apothéose. »

Les « bosseurs » québécois régnèrent en maîtres dans ce concours puisque quatre des six finalistes venaient de la Belle Province. Mikaël Kingsbury gravit la deuxième marche du podium. Marc-Antoine Gagnon et Philippe Marquis terminèrent respectivement aux 5e et 6e places. 

Lors de la conférence de presse à Sotchi, Alexandre Bilodeau réitéra les propos qu’il avait déjà tenus à Toronto : « J’ai hésité un instant si je devais prendre ma retraite après Vancouver. Cependant, j’ai eu peur d’avoir un jour des regrets de ne pas avoir défendu mon titre. Quand tu gagnes une médaille d’or, tu veux en gagner une autre! » 

Une fois de plus, pari gagné pour Alexandre Bilodeau