Le Conseil scolaire de district catholique Centre-Sud (CSDCCS) a une nouvelle fois réitéré son refus de faire des concessions en ce qui touche sa volonté d’obtenir une nouvelle école secondaire à Hamilton. Réunis dans le gymnase de l’Académie catholique Mère-Teresa (ACMT) le 19 février dernier, les 300 élèves, leurs enseignants, quelques parents et les porte-paroles du CSDCCS dans ce dossier ont, en conférence de presse, exprimé leur position et promis de faire bloc pour parvenir à leurs fins.

L’exercice avait essentiellement pour but de rendre publique, de façon officielle, la réaction de la communauté scolaire à l’offre du ministère de l’Éducation qui lui avait été présentée lors d’une réunion tenue le 10 février. Depuis, le seul développement majeur réside dans la décision, clairement affirmée lors de la conférence de presse, de poursuivre la lutte politique et juridique par tous les moyens, quitte à s’adresser à la Cour suprême. Le CSDCCS estime qu’il est dans son droit, en vertu de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés et de l’article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867, de réclamer des installations de qualité équivalente à ce dont disposent les conseils scolaires anglophones et dont il serait l’unique propriétaire. 

Le gouvernement avait au contraire proposé de financer la construction d’un grand bâtiment abritant une nouvelle ACMT et une nouvelle École secondaire Georges-P.-Vanier, le Conseil scolaire public Viamonde (CSV) étant lui aussi à la recherche de nouveaux locaux pour ses élèves du secondaire à Hamilton. Le CSV s’était empressé d’accepter cette offre qui, tout en laissant à chaque école une large sphère d’autonomie en termes d’espace et de pédagogie, n’aurait exigé que le partage de certains locaux, tels que la cafétéria et la bibliothèque, de même que les aménagements sportifs à l’extérieur. Le CSDCCS, pour demeurer fidèle à son principe d’offrir à sa clientèle un environnement qui se veut exclusivement catholique, refuse de donner son accord à ce projet. Qui plus est, le CSDCCS estime que la croissance de sa clientèle du secondaire à Hamilton exige une école pouvant accueillir 475 élèves, alors que le plan d’édifice partagé tel que proposé par le gouvernement prévoit 350 places pour chaque école.

Melinda Chartrand, la présidente du CSDCCS, s’est adressé à l’assistance et aux journalistes à plusieurs reprises au cours de la conférence de presse. Elle a souligné que nombreux étaient ceux à avoir appuyé le Conseil dans sa démarche par le biais d’une pétition. Elle a exprimé avec force sa déception et celle de ses collègues face à ce partenariat que le ministère de l’Éducation cherche à imposer. Nancy Baverstock, présidente du conseil d’école de l’ACMT, Joanne Bouchard, membre de ce même conseil d’école, et Mélanie Morissette, présidente du conseil d’école de l’École élémentaire catholique Sainte-Marguerite-Bourgeoys (Brantford), ont également pris la parole. Toutes trois ont rappelé que l’ACMT occupe depuis une quinzaine d’années une ancienne école élémentaire qui n’était supposée être que des locaux temporaires, que les écoles anglophones de la ville demeurent à ce jour mieux équipées que ce qui est offert aux élèves francophones du secondaire et qu’il était extrêmement important pour les parents d’offrir un environnement qui répond à leurs attentes et leurs valeurs. L’avocat Mark Power était aussi présent pour expliquer les grandes lignes des arguments juridiques sur lesquels s’appuie le CSDCCS dans sa démarche.

Le dossier demeure donc à suivre dans ce qui promet d’être une bataille dont 2015 ne verra probablement pas la fin…