« Une approche sociale de la classe, où chacun est pris en compte ». Voilà comment Emmanuelle Le Pichon-Vorstman, professeure adjointe au Centre de recherches en éducation franco-ontarienne (CRÉFO) de l’Université de Toronto, définit l’éducation inclusive.
Cette approche de l’éducation, elle l’a évoquée, le mercredi 28 mars, lors d’une conférence organisée par le CRÉFO. Un sujet d’actualité. Emmanuelle Le Pichon-Vorstman évoque le « profond changement sociétal entraîné par les mouvements migratoires récents », qui a « créé le besoin de repenser les approches de l’enseignement des langues ».
Avec ces « changements dans la société », « on ne peut plus se passer » de cette éducation inclusive. Alors, tous les domaines de l’enseignement sont concernés, de l’école à l’université. Et pas seulement l’enseignement des langues, même si cette matière « est très concernée par cette question ». Mais concrètement, comment les enseignants doivent-ils s’adapter?
« C’est toute une formation », explique Mme Le Pichon-Vorstman. Et cela implique « un retour sur soi » de la part des professeurs. C’est « le fait de réaliser quel est mon parcours à moi, mon parcours plurilingue, mon parcours de mobilité, mon parcours pluriculturel ». Il faut, aussi, bien sûr, s’intéresser aux parcours des élèves. Alors, la mémoire de l’enseignant et celle de l’élève « se rejoignent et forment une mémoire commune ».
Mme Le Pichon-Vorstman évoque d’ailleurs ses propres travaux. Ses terrains de recherche ont été, notamment, les Pays-Bas, la Roumanie, la Lettonie… ou encore le Surinam, en Amérique du Sud, où elle a « découvert que le plurilinguisme et le pluriculturalisme étaient un mode de vie ».
Au cours de la conférence, Emmanuelle Le Pichon-Vorstman insiste beaucoup sur la diversité, qui est « belle mais fragile ». Et justement, l’éducation inclusive « vise la diversité ». Car c’est « aussi une approche dans laquelle les différences sont considérées comme un enrichissement et non une problématique à résoudre ».
Au fond, plaider pour l’éducation inclusive, c’est plaider pour « un système qui s’adapte aux enfants, aux étudiants, plutôt que l’inverse ».
SOURCE: Nicolas Hasson-Fauré
PHOTO: Emmanuelle Le Pichon-Vorstman a plaidé pour « un système qui s’adapte aux enfants, aux étudiants, plutôt que l’inverse ».