Le budget de l’Ontario 2018 intitulé « Un plan axé sur le bien-être et le futur » a été annoncé le mercredi 28 mars à l’Assemblée législative. Mais ce plan va-t-il bénéficier tous les Ontariens? Pas trop sûr.
Certains éléments positifs du budget 2018
Le gouvernement compte élargir l’assurance-santé Plus à compter d’août 2019 qui offrira gratuitement les médicaments sur ordonnance aux personnes âgées de 65 ans et plus. Il prévoit aussi « réduire les coûts des médicaments sur ordonnance et des soins dentaires ».
En outre, plus de 800 millions $ seront investis pour les personnes qui n’ont pas accès à un régime d’avantages sociaux « durant les deux premières années de l’instauration du nouveau programme ontarien pour les médicaments et les soins dentaires ». En chiffres, cela fait 400 $ par personne, 600 $ par couple et 50 $ par enfant.
Les hôpitaux sortent également gagnants de ce budget. La province leur alloue 822 millions $ de fonds supplémentaires, soit une hausse de 4,6 %.
En matière d’éducation, le gouvernement investit plus de 3 milliards $, ce qui permettra de rénover et moderniser les campus des universités et collèges de l’Ontario. Au total, 170 millions $ sur 3 ans seront investis pour « moderniser le nouveau système d’apprentissage ».
Les Franco-Ontariens
Qu’en est-il des Franco-Ontariens? Le chapitre du budget 2018 nommé « Investir dans les collectivités de l’Ontario – Quand la communauté franco-ontarienne est robuste, l’Ontario est aussi robuste » et faisant trois petites pages rappelle certains chiffres : 600 000 francophones dans la province – plus grande communauté francophone établie hors Québec.
Ce chapitre montre l’engagement pris par la province envers les Franco-Ontariens telle la création d’un ministère des Affaires francophones qui voit d’ailleurs son budget augmenté de 6,5 à 7,8 millions $ pour la période 2018-2019. De plus, il donne les mesures qui seront prises prochainement. « Doubler le financement du programme d’appui à la francophonie ontarienne » et ce dans « le but d’améliorer le soutien octroyé aux communautés francophones de la province et de les aider ».
De plus, dans ce budget, on peut lire que le gouvernement soutient les populations prioritaires, dont les francophones, en établissant un nouveau fonds concernant les priorités en matière de services locaux : il « renforcera les soutiens dans le secteur de la santé mentale ».
Par contre, la mauvaise nouvelle : l’université franco-ontarienne n’a reçu aucun budget. Pas grand-chose n’est dit sur cette dernière à part le fait que le gouvernement a établi un comité technique de mise en œuvre qui a « pour mission de superviser les premières étapes de la création de la nouvelle université de langue française. Au printemps, le gouvernement devrait proclamer la loi habilitante et les règlements y afférents, et nommer les membres du premier Conseil des gouverneurs du nouvel établissement. Ceci constitue la dernière étape de la création de l’université en tant qu’entité juridique. Après cela, l’université pourra élaborer ses programmes d’études et accueillir ses premiers étudiants ».
Réactions au budget
Concernant les réactions à ce budget, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a déclaré par voix de communiqué qu’elle « croit que le budget provincial de 2018-2019 dotera la communauté franco-ontarienne d’outils importants pour assurer sa vitalité et sa pérennité ». Son président Carol Jolin a indiqué : « Le présent budget démontre que le gouvernement voit en notre communauté un partenaire
important de par ses engagements ».
Après l’annonce du budget et lors d’une conférence de presse, les deux candidats de l’opposition aux prochaines élections provinciales du 7 juin sont intervenus. Doug Ford, candidat conservateur, a fait une remarque à l’intention d’un journaliste de la CBC. « Je sais où je vais couper des fonds », a-t-il indiqué avant de répondre à la question de ce même journaliste. Pourtant la CBC n’est pas financée par la province! Il a continué en critiquant le parti au pouvoir en disant à plusieurs reprises que le gouvernement actuel dépensait sans compter.
La chef du Parti néo-démocrate Andrea Horwath a, quant à elle, insisté sur le fait que le budget du gouvernement libéral actuel n’allait pas assez loin sur certains points comme le système de santé. Pour elle, les 50 $ proposés comme remboursement pour les enfants ne sont pas suffisants. « Combien coûte aujourd’hui de se faire soigner une carie? 120 $, 130 $? », a-t-elle lancé. Elle prône que, si elle est élue, son gouvernement ira plus loin sur le plan social.
Ce budget 2018 est donc bénéfique pour certains tels les aînés qui auront davantage de services de santé gratuits et les familles plus démunies. Concernant les francophones, certaines mesures concrètes ont été annoncées, mais aucun budget n’a été donné à l’université francophone.