Pour clôturer les festivités de la Semaine de la francophonie à Toronto, Francophonie en Fête présentait les 24 et 25 mars derniers deux spectacles de Zachary Richard en partenariat avec l’Alliance française et le Centre de la francophonie des Amériques.
Artiste engagé et fier de ses origines, Zachary Richard a fait plaisir au public venu en grand nombre au théâtre de la rue Spadina pour les deux représentations avec sa musique cajun et son style zydeco, culture de sa Louisiane natale.
C’est le directeur général de l’Alliance française, Jean Grenier Godard, qui a souhaité la bienvenue à la foule et en a profité pour présenter et remercier les partenaires qui ont permis la présentation de ce spectacle. Puis l’animatrice de l’émission L’heure de pointe, Isabelle Fleury a présenté la vedette de la soirée.
M. Richard est entré sur scène sur une salve d’applaudissements bien nourrie, seul avec sa guitare et prêt à faire vivre aux spectateurs une expérience intimiste inoubliable.
Entre ses chansons, il a parlé de nombreux sujets dont la Pointe Pelée dans la région de Leamington, reconnue par les ornithologues comme un lieu extraordinaire pour observer les oiseaux. Lui-même amateur et grand amoureux de la nature, il a enchaîné en disant que « les maringoins en Louisiane ont la taille d’un berger allemand », ce qui a bien fait rire la foule.
Il a ensuite fait le lien avec les hirondelles qui reviennent au printemps se poser aux abords du Lac Bijou, un de ses plus grands succès des dernières années qu’il a interprété au grand plaisir de ses fans.
Il a enchaîné en émotion avec la chanson Cap Enragé, qu’il a écrite avec la collaboration de son grand ami et artiste acadien, Denis Richard, décédé en août dernier. Il a évidemment interprété quelques chansons de son dernier et 21e album, Gombo, sur lequel on retrouve des chansons festives de style louisianais tels que Zydeco Jump, Dans les grands chemins, La ballade de l’exclu et Au bal du Bataclan. Cette dernière est née d’une collaboration avec Charlélie Couture, une pièce qui revient sur les tragiques attentats de Paris en novembre 2015, sans tomber dans les évocations sanglantes.
« Tous les deux avons joué à plusieurs reprises au Bataclan et on voulait éviter à tout prix de décrire l’horreur. Au contraire, dans une situation aussi violente, il existe une possibilité de trouver l’amour », explique le francophone engagé.
Il a également interprété La ballade du Irving Whale, chanson hommage aux Madelinots inspirée par le naufrage dans l’estuaire du Saint-Laurent du pétrolier Irving Whale en 1970.
Le musicien-poète en a profité entre ses chansons pour lire quelques passages de l’un de ses recueils de poésie, lui qui avait participé plus tôt à l’émission radiophonique Quatrième de couverture.
Il a gâté son public avec des succès tels que L’arbre est dans ses feuilles, La ballade de Jean Batailleur et, bien entendu, Travailler c’est trop dur. L’artiste s’est donné généreusement du début du spectacle jusqu’à tard en soirée alors qu’il a rencontré ses admirateurs, un à un, dans le cadre d’un cocktail offert par Francophonie en Fête après le spectacle du samedi soir à la galerie de l’Alliance française.
Nombreux sont ceux qui ont profité de l’occasion pour se procurer et se faire autographier l’un de ses derniers albums ou l’un de ses ouvrages littéraires. Des photos et autoportraits avec le plus célèbre des artistes de la francophonie nord-américaine ont mis un terme à une soirée certes inoubliable pour ses fans.