Chrismène Dorme

La Société économique de l’Ontario (SÉO) a réuni des nouveaux arrivants autour d’un atelier consacré aux arnaques d’emploi, le 27 novembre, un phénomène en forte hausse qui cible particulièrement les personnes récemment installées au Canada. Animée par Ibrahima Diallo et Edouard Nogha, tous deux conseillers en emploi de la SÉO, la rencontre visait à donner des outils concrets pour reconnaître les pièges les plus courants et agir en cas de fraude.

Dès l’ouverture, les intervenants ont rappelé une règle essentielle : une offre d’emploi frauduleuse vise toujours à soutirer de l’argent. Edouard Nogha a insisté sur le fait « qu’une entreprise ne vous fera jamais payer pour vous recruter. L’objectif de cet atelier n’est pas de vous faire peur, mais de vous permettre d’avancer dans votre recherche d’emploi en toute sécurité ».

Les personnes récemment établies au pays se retrouvent souvent en première ligne, en raison de leur manque de repères, de l’urgence de trouver un emploi et de leur méconnaissance du marché du travail canadien. Chaque année, des milliers de victimes signalent des vols d’identité ou des pertes financières, des expériences qui peuvent ralentir l’intégration et miner la confiance en soi.

Le témoignage de Rodolpho, aujourd’hui au Canada, a illustré la vulnérabilité de nombreux candidats. Contacté depuis Madagascar par un prétendu employeur canadien, il s’était vu demander de payer en avance les frais d’envoi de son billet d’avion, censé ensuite lui être « envoyé » par la poste. Une manipulation typique, basée sur l’empressement et la crédibilité apparente du prétendu employeur.

Les animateurs ont détaillé plusieurs techniques utilisées par les escrocs : contrats rédigés avec de fausses informations, chèques falsifiés, messages envoyés via des applications comme WhatsApp ou Facebook via la messagerie instantanée pour mieux effacer les traces. Ils ont également présenté une série « vrai ou faux » où les participants devaient identifier les signes d’une offre d’emploi frauduleuse : fautes d’orthographe, salaires irréalistes, exigences minimales ou encore entreprises peu crédibles dans leur communication.

Les fausses offres ne se limitent pas au territoire canadien. Certaines sont massivement envoyées dans des pays d’Afrique pour attirer ceux qui souhaitent immigrer, parfois en utilisant le nom de programmes gouvernementaux comme le Programme ontarien des candidats à l’immigration. « Ne soyez pas honteux. Même des personnes expérimentées se font piéger. Rappelez-vous que la fraude est un crime, et qu’il faut porter plainte », rassure Ibrahima Diallo. Il a été recommandé de bloquer immédiatement les transactions en cours, de rassembler toutes les preuves et de signaler la situation aux autorités compétentes. En effet, constituer un dossier complet demeure une étape essentielle pour freiner l’action des fraudeurs.

En conclusion, les intervenants ont rappelé la règle d’or : « si quelque chose semble trop beau pour être vrai, c’est probablement le cas ». Cet atelier, en outillant les nouveaux arrivants, vise à leur permettre de poursuivre leur recherche d’emploi avec davantage de vigilance et de sérénité.

Photo (Crédit : pexels.com) : La recherche d’emploi peut être un casse-tête pour les nouveaux arrivants.