Richard Caumartin
La Franco-Fête de Toronto a signé un double retour du 20 au 22 juin, en renouant avec des dates rapprochées de la Saint-Jean-Baptiste, célébrée le 24 juin à travers le pays, et en retrouvant le Centre Harbourfront, lieu emblématique de ses plus grandes éditions passées.
Dès l’ouverture en soirée, une atmosphère électrisante s’est installée au Centre Harbourfront, marquant le coup d’envoi des premières prestations sur la grande scène. Le programme proposait deux spectacles très attendus, dont celui de l’artiste franco-ontarien Yao. Accompagné de ses musiciens, il a offert une performance à la fois intime et vibrante, portée par sa poésie musicale et son univers empreint de chaleur et d’humanité. À travers ses textes engagés, célébrant la liberté et la tolérance, Yao a su capter l’attention du public, qui n’a pas hésité à reprendre en chœur plusieurs de ses chansons phares.
La scène du Centre Harbourfront a ensuite accueilli Théodora, chanteuse et rappeuse franco-congolaise devenue en quelques mois un phénomène mondial, de Paris à Montréal. Accompagnée de ses danseuses et d’une énergie flamboyante, elle a enflammé le public avec un répertoire à la fois audacieux et accrocheur. Bien avant son entrée en scène, des centaines de jeunes adultes et d’adolescents s’étaient massés devant la scène, attendant avec impatience l’arrivée de celle qui est désormais une figure incontournable de la nouvelle scène musicale francophone.
Encore méconnue il y a un an à peine, Théodora s’est imposée rapidement grâce à un style unique, influencé par le bouyon, un genre qu’elle revisite en y insufflant des messages affirmés sur la féminité et la confiance en soi, comme le soulignent plusieurs médias parisiens. À Toronto, ses admirateurs connaissaient chaque parole, chantant et dansant avec ferveur tout autour de la scène. Un pari réussi pour les organisateurs de la Franco-Fête, qui ont su séduire une nouvelle génération de festivaliers.
La programmation du samedi a permis à la Franco-Fête de Toronto d’explorer une grande variété de styles musicaux et artistiques, séduisant un public intergénérationnel de francophones et de francophiles. Le groupe Les Colocs-Ensemble a ravi les nostalgiques, tandis que l’afro-blues engagé de Joyce N’Sana, le rap percutant de Sensei H, les prestations captivantes aux cerceaux de l’artiste autochtone Makhena Rankin-Guérin, et les rythmes entraînants de DJ MKWA ont contribué à une ambiance vibrante et inclusive.
La fête s’est conclue en beauté le dimanche après-midi avec Zak, le dompteur de défis, le tout nouveau spectacle jeunesse présenté par Radio-Canada. Une manière festive et familiale de clore la 43e édition de la Franco-Fête torontoise.
Photo : Yao et ses musiciens sur la scène principale du Centre Harbourfront