C’est une véritable interview qu’a menée en direct et dans les règles de l’art notre célèbre consœur, Marie-Louise Arsenault (l’émission de Radio-Canada, Jamais sans mon livre ou encore Plus on est de fous, plus on lit, c’est elle) devant les participants de l’événement en ligne « Véronique Tadjo, littérature et écologie » organisé par la Bibliothèque publique de Toronto (TPL) le 22 mai dernier.
Vous l’aurez compris, l’invitée interviewée n’est autre que la romancière, poète, peintre et universitaire, Véronique Tadjo. Née en France de père ivoirien et mère française et connaissant bien l’Afrique pour l’avoir sillonnée – non en touriste mais en résidente, ce qui vaut son pesant d’or, l’autrice fait partie des écrivaines africaines les plus reconnues sur la scène littéraire internationale.
Si preuve en fallait, cet aveu de Marie-Louise Arsenault avant même de débuter l’interview : « Après des années à animer des émissions littéraires, j’ai enfin l’occasion de vous interviewer. J’ai eu l’impression pendant tout ce temps d’être passée à côté de quelque chose. »
Et, pour ceux qui ne jurent que par les récompenses et la quantité, Véronique Tadjo a reçu en 2005 le Grand prix d’Afrique noire pour son roman Reine Pokou, lequel a été traduit en plusieurs langues. Quant au fond, la journaliste a passé en revue tous les sujets abordés par son invitée dans ses livres avec, toutefois, une mention spéciale pour l’écologie.
Ainsi, Véronique Tadjo a parlé, sans langue de bois, d’Ebola, de médecine africaine, de colonisation et ses relents persistants dans le continent, de guerre civile et même de déforestation, les défis de l’Afrique, en somme. Et, pour demeurer dans le raccourci journalistique qui a ses raisons que la raison peut comprendre aisément, on peut concentrer la pensée de la romancière en cette phrase criante de vérité prononcée lors de cette entrevue : « Quand est-ce que l’humanité va apprendre de ses erreurs pour qu’on puisse vivre ensemble en toute égalité et le respect de l’autre? C’est là le fond de mes recherches ».
SOURCE – Soufiane Chakkouche