Ils en avaient fait l’annonce il y a peu. Maintenant, c’est fait. François Boileau et Michel Carrier viennent de signer un protocole d’entente. Un document qui officialise le rapprochement de leurs services respectifs dans les domaines de la protection et de la promotion des droits linguistiques.
Les deux commissaires, le premier aux services en français de l’Ontario, le second aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, fondent leur initiative sur le constat que, au-delà des particularités de leurs populations et territoires respectifs, certains de leurs dossiers présentent nombre de similitudes. Ils ont donc tous deux intérêt à mettre leurs expériences en commun.
Ce qu’a d’ailleurs rappelé Michel Carrier, lors de la rencontre avec son homologue ontarien, le 7 mars dernier, à Fredericton. « Me Boileau et moi avons des responsabilités qui sont très similaires. Par conséquent, nous avons tout à gagner à accroître notre coopération afin d’améliorer le respect des droits linguistiques des citoyens dans nos provinces. »
Bien sûr, les deux provinces ne jouent pas dans la même catégorie. La présence relative de la francophonie en Ontario, qui tourne autour des 4 %, est sans comparaison avec les quelque 32 % du côté du Nouveau-Brunswick.
Cela n’enlève pourtant rien à la pertinence de cette mutualisation des expertises, notamment sur le terrain complexe de la santé.
« La question des médecins spécialistes unilingues, question à laquelle nous sommes de plus en plus confrontés, ici, en Ontario, est le parfait exemple de la problématique traitée avec succès par le Nouveau-Brunswick dont nous pouvons nous inspirer pour ensuite l’adapter », explique François Boileau.
À la veille du départ de Michel Carrier, dont le mandat arrive à échéance à la fin mars, ce protocole vise aussi à officialiser la tradition de coopération informelle existant entre les deux commissariats. Cette collaboration survivra donc aux changements d’équipes ou à la nomination de nouveaux commissaires à la tête des deux administrations.
« Personne n’est éternel, il n’y a que les dossiers qui comptent et qu’il faut faire avancer. Cette entente est aussi une sorte de signal envoyé au successeur de M. Carrier, une façon de lui dire qu’il peut compter sur nous, et nous sur lui », souligne François Boileau.
Un domaine clé, surtout, devrait profiter de rapprochement : l’éducation postsecondaire, l’autre grand cheval de bataille du commissaire aux services en français de l’Ontario. Le Nouveau-Brunswick dispose en effet d’une université francophone, un atout de poids pour le maintien et le développement de la francophonie dans la province. Un élément que François Boileau, qui met actuellement la dernière main à son prochain rapport, devrait aussi avoir à l’esprit lorsqu’il y rappellera ses recommandations sur le sujet.
Photo : Michel Carrier (à gauche) et François Boileau