La Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) accueillait à Toronto, du 18 au 22 février, environ 80 élèves majoritairement de la 11e et 12e années pour le Parlement jeunesse francophone de l’Ontario. Cet événement, qui en est à sa 14e édition, rassemble chaque année des jeunes de partout dans la province pour une formation multisectorielle sur le fonctionnement du processus législatif de même que l’environnement de travail des députés.

Comme le nom du programme le laisse entendre, l’essentiel des activités s’articule autour d’une simulation des débats et travaux à l’Assemblée législative. Les participants ont ainsi décidé de trois projets de loi : l’un portait sur l’interdiction des produits de plastique à usage unique, un autre sur la transition technologique dans la fonction publique et un troisième sur l’accessibilité aux études postsecondaires et la vitalité des régions rurales et éloignées.

Une rencontre des membres d’un caucus parlementaire

Qu’est-ce qui peut bien convaincre un jeune de participer à cette activité de la FESFO? « Je regarde tous les débats à la télé, mais je n’ai jamais eu la chance de communiquer mes idées », dit River LeBrun, de l’école E.J. Lajeunesse de Windsor, qui s’intéresse de près à la politique et qui voit dans le Parlement jeunesse une bonne expérience pour les élèves du secondaire.

En effet, les participants étaient dans un premier temps invités à choisir entre trois catégories de personnes d’influence dont ils devaient ensuite endosser les fonctions. Certains ont choisi d’être journalistes ou représentants d’un organisme non gouvernemental. Plusieurs ont bien entendu préféré le rôle de député et, pour ajouter au réalisme, trois partis ont été formés (gauche, centre, droite) et aucun ne détenait une majorité, une situation qui rendait nécessaires les discussions et les compromis.

Les formations offertes étaient basées sur les responsabilités de chacun. Ainsi, les journalistes en herbe ont découvert les éléments essentiels à la nouvelle, appris à écrire un texte journalistique, se sont renseignés sur les rudiments de l’entrevue, les médias sociaux, les conférences de presse et les mêlées de presse, etc.

Les représentants d’organisme se sont familiarisé avec le démarchage politique : les valeurs, la nature des mouvements sociaux, le fonctionnement du milieu associatif, etc. Quant aux députés, ils ont décrypté les procédures de la Chambre, les amendements, l’élection de la présidence, la lecture et l’évaluation des projets de loi, etc.

« Ce que je vois, c’est que les journalistes et les organismes non gouvernementaux jouent un rôle important et les partis les écoutent », estime Andrew Pennant de l’école secondaire de Pain Court. Les députés ont des connaissances qui leur sont propres, mais l’environnement médiatique dicte selon lui une bonne partie des priorités et des commentaires en chambre.

D’ailleurs, le Parlement jeunesse comprenait cette même dimension : les participants qui incarnaient la presse avaient leurs médias, soit un blogue et un compte Instagram, sur lesquels ils mettaient des nouvelles en ligne.

Natasha Pelletier et Eliott Icard

Le degré de familiarité avec l’univers politique variait de l’un à l’autre des participants. Eliott Icard, de l’école Toronto-Ouest, en est à sa première expérience du genre. « J’ai voulu participer parce que je veux apprendre comment fonctionne la politique canadienne avec la communauté francophone », explique-t-il. L’expérience qu’il a trouvée la plus intéressante était d’assister aux débats entre les véritables membres du Parlement : « J’ai appris comment les lois sont adoptées et comment les députés travaillent ».

De son côté, Natasha Pelletier, de l’école Étienne-Brûlé de Toronto, s’était jointe une première fois au programme en 2019 à titre de participante régulière et à nouveau cette année comme animatrice jeunesse. « J’ai été page parlementaire en 7e année. J’ai toujours été intéressée par la revendication et l’implication communautaire », explique-t-elle, ajoutant que les discussions politiques font partie du quotidien au sein de sa famille.

Une visite guidée de Queen’s Park a été offerte aux participants au programme qui ont également assisté à un panel. Amanda Simard, députée de Glengarry-Prescott-Russell, Étienne Fortin-Gauthier, journaliste et animateur à TFO, et Mélina Leroux, directrice générale de la FESFO, représentaient respectivement les milieux politique, journalistique et communautaire. Ils ont parlé de leurs parcours et expériences.

Les participants sont à un âge où ils envisagent l’avenir et réfléchissent à la place qu’ils veulent se tailler. Hailie Blommers, de l’école secondaire de Pain Court, a pour ambition de devenir travailleuse sociale et voudrait que le gouvernement (le vrai!) porte une plus grande attention aux problèmes sociaux et de santé mentale. « On peut voir que l’éducation est une grande préoccupation », ajoute-t-elle, l’actualité récente rappelant avec insistance l’importance de ce champ de compétence provincial.

En termes d’éducation politique, les participants auront amplement eu l’occasion de faire la leur grâce à la FESFO. Il y a fort à parier qu’un jour, plusieurs d’entre eux passeront de la théorie à la pratique!

PHOTO: Les jeunes participent à une session de travail dans le cadre de leurs fonctions respectives.

Les participants assistent au panel.