Alors que les provinces commencent lentement à assouplir leurs mesures de confinement, un nouveau sondage laisse croire que les Canadiens sont en général satisfaits du rythme adopté par leur gouvernement.

Dans la plupart des provinces qui se sont déjà engagées dans le déconfinement, entre 60 % et 70 % des répondants se disent favorables à ces mesures, tandis que de 16 % à 30 % aimeraient voir leur gouvernement ralentir un peu la cadence.

Au Québec, qui compte le plus grand nombre de cas de COVID-19 au Canada, le gouvernement permet à certains commerces de rouvrir à l’extérieur de Montréal. Québec souhaite rouvrir les secteurs de la fabrication et de la construction la semaine prochaine. Mais le premier ministre François Legault a annoncé lundi que la réouverture des magasins non essentiels dans la région de Montréal serait reportée au moins d’une semaine.

L’Ontario, avec le deuxième plus grand nombre de cas confirmés au pays, permet la réouverture partielle de certaines entreprises saisonnières. Le Manitoba est allé encore plus loin, permettant un accès restreint aux bibliothèques, aux musées et aux terrasses des restaurants.

L’enquête indique qu’au Québec, 30 % des répondants souhaiteraient que la province ralentisse le pas. En Ontario, ce taux est à 22 %.

Mais en Alberta, qui prévoit de permettre la réouverture de certains magasins de détail, restaurants et garderies dès le 14 mai, les gens semblent moins à l’aise avec la rapidité avec laquelle les choses évoluent : 50 % des répondants souhaiteraient que la province ralentisse le pas.

Le sondage, mené par Léger pour l’Association d’études canadiennes entre le 1er et le 3 mai, a interrogé 1526 adultes canadiens et 1002 adultes américains recrutés au hasard dans son panel en ligne. Les experts en recherche et en méthodologie estiment qu’il est impossible d’attribuer une marge d’erreur à un sondage réalisé en ligne, puisque la méthode d’échantillonnage est non probabiliste.

« L’Alberta est un peu différente », a déclaré Christian Bourque, vice-président de Léger. « Partout ailleurs, les gens semblent être en phase avec ce que leur gouvernement a annoncé. »

M. Bourque a été surpris par les derniers résultats, étant donné que des sondages similaires des dernières semaines indiquaient que les Canadiens voulaient que des étapes importantes soient franchies avant la levée des mesures de distanciation physique, comme la mise au point d’un vaccin ou une période de deux semaines sans nouveaux cas de COVID-19. « Je m’attendais à ce que les gens soient encore plus prudents. »

Dans le dernier sondage, 28 % ont déclaré qu’ils seraient à l’aise de lever les restrictions s’il n’y avait que des cas sporadiques et aucune pression sur le système de santé.

Une des raisons de l’acceptation des plans provinciaux de réouverture graduelle peut être le soutien constant et la confiance que les répondants ont exprimés dans leurs gouvernements, qui sont restés élevés tout au long de l’épidémie canadienne, a avancé M. Bourque. Ainsi, 88 % des répondants québécois se sont dits satisfaits des mesures mises en place par François Legault. Ce taux de satisfaction est de 87 % dans les provinces de l’Atlantique et de 85 % en Ontario.

L’autre raison pour expliquer la hâte des Canadiens à « rouvrir » peut être que les gens commencent à baisser la garde quand il s’agit de suivre les consignes. Le sondage suggère que les Canadiens ont en général moins peur qu’à la fin de mars d’attraper le virus, ou qu’un proche le contracte.

Fin mars, 27 % des Canadiens déclaraient ne pas avoir respecté au moins une des mesures de santé publique au cours des deux semaines précédentes; ce nombre est passé à 35 % un mois plus tard, lors du dernier sondage.

C’est principalement parce que les gens sont un peu plus susceptibles de rendre visite à leurs amis et à leur famille maintenant, a estimé M. Bourque. La semaine dernière, seulement 16 % ont déclaré l’avoir fait; cette semaine, c’était 18 %. « De plus en plus de gens ont du mal à faire tout ce que les gouvernements leur demandent de faire », a-t-il dit.

SOURCE: La Presse canadienne