À l’occasion du 150e anniversaire de la confédération canadienne, la Bibliothèque de référence de Toronto organise des rencontres avec des auteurs francophones. Le lundi 14 août, c’était au tour de Paul Savoie de se prêter au jeu.
Au cours de cette séance, le public a pu découvrir un auteur sensible qui a répondu avec passion aux diverses questions.
D’origine manitobaine, Paul Savoie a grandi dans une famille bilingue avec un père francophone et une mère anglophone. Tout jeune, il a commencé à écrire des poèmes. C’est un peu par hasard, il y a une quarantaine d’année, qu’il est devenu auteur.
Premier auteur francophone publié au Manitoba, c’est au début de la vingtaine que son premier recueil de poésie paraît aux Éditions du Blé. Depuis, Paul Savoie a fait du chemin et s’est installé à Toronto.
Et pourquoi le choix de cette ville? C’est dans les milieux minoritaires que Paul Savoie s’épanouit le plus. Il s’en explique de la sorte. Dans cet antagonisme, il a trouvé le besoin de s’exprimer et de devenir auteur.
Petit à petit, le public découvre qui est cet homme. Paul Savoie se confie. Cela en étonnera plus d’un, mais écrire des livres a toujours été difficile pour lui. Il a toujours trouvé cela très lourd comme tâche. Il mentionne que, pour lui, écrire est une souffrance. Cependant, il ressent l’obligation de le faire.
Et pour pouvoir écrire, il a besoin d’être seul, de ne pas être interrompu ni dérangé. « Laissez-moi tranquille », confie-t-il. Attiré par la « lourdeur » et la tristesse, perfectionniste, exigeant envers lui-même et éternel insatisfait, M. Savoie se met dans des états intenses et est à fleur de peau quand il écrit. Il en ressort des poèmes dramatiques et sombres. Ce n’est pas étonnant quand on a pour modèle des auteurs tels que Baudelaire et Virginia Wolf.
Et comme beaucoup d’auteurs, Paul Savoie a besoin de reconnaissance et savoir que son travail est apprécié. Il aime avoir une ou deux critiques positives, que ce soit du public ou de ses pairs. Il ne cherche pas le succès à tout prix. Si c’était le cas il n’aurait jamais écrit ce type d’ouvrages. Mais comme beaucoup d’auteurs, il aimerait en avoir un peu plus.
L’auditoire a découvert un homme romantique et solitaire qui parle de son écriture avec passion. Sa compassion, son empathie et ses paradoxes font de lui une perle rare dans le milieu de l’écriture aujourd’hui.