La nouvelle est tombée le jeudi 9 juin en soirée : par voie de communiqué, la ministre déléguée aux Affaires francophones et Procureure générale de l’Ontario annonçait son départ de la vie politique. Madeleine Meilleur, 67 ans, est députée de la circonscription d’Ottawa-Vanier depuis les élections générales de 2003 et a cumulé depuis plusieurs fonctions ministérielles.
Dans son communiqué, Mme Meilleur évoque son désir de passer plus de temps avec sa famille et ses proches pour expliquer son départ soudain. Avant son entrée en politique provinciale, elle avait été conseillère municipale à Vanier, puis à Ottawa, pendant plus de 12 ans.
En un quart de siècle de vie politique dans la région de la capitale nationale, elle a eu l’occasion de contribuer à de nombreux projets locaux et de rencontrer un large éventail de personnalités. Elle rend d’ailleurs hommage à ses électeurs dans son communiqué : « J’ai toujours été fière de représenter les gens d’Ottawa-Vanier, une communauté des plus vibrantes, diversifiée et soucieuse du bien-être des autres ».
Mais ce qui a fait la renommée de Madeleine Meilleur, ce sont ses 13 ans passés comme ministre déléguée au Affaires francophones. « Aux plus des 600 000 Franco-
Ontariennes et Franco-Ontariens qui habitent cette province, je veux vous dire que les assises de nos nombreuses réalisations communes rendent l’avenir de la francophonie en Ontario plus prometteur que jamais. »
Mme Meilleur retient entre autres de son long passage dans cette fonction la création du poste de Commissaire aux services en français, l’autonomisation de TFO, la déclaration du 25 septembre comme Journée des Franco-Ontariens et les célébrations du 400e anniversaire de la présence française sur le territoire de l’Ontario.
Née au Québec, dans les Laurentides, Mme Meilleur a étudié à la Faculté de sciences infirmières de l’Hôpital Montfort et à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa. Cumulant les compétences d’infirmière et d’avocate, elle a travaillé dans le milieu hospitalier et dans celui de l’administration des soins de santé dans les années 1970 et 1980 en plus de s’engager au plan syndical et communautaire. Après un saut en politique municipale, au terme duquel elle accéda, en 2001, au poste de vice-mairesse de la Ville d’Ottawa, elle consacra le reste de sa carrière à la politique provinciale.
Les Franco-Ontariens la regarde surtout comme celle qui a fait avancer plusieurs dossiers les touchant de près mais l’ensemble de la population fut également témoin de son travail à titre de ministre de la Culture (2003-2006), ministre des Services sociaux et communautaires (2006-2011), ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels (2011-2014) et, depuis 2014, Procureure générale.
Évidemment, comme membre de l’Assemblée législative et, à plus forte raison, en tant que ministre, Madeleine Meilleur a dû partager son temps entre sa circonscription et Queen’s Park. Le Centre francophone de Toronto, un des organismes phares de la capitale ontarienne, a tenu à lui exprimer toute sa gratitude en la personne de sa présidente, Claire Francoeur. « Jamais une ministre déléguée aux Affaires francophones n’a eu autant d’influence sur le développement et la reconnaissance de la communauté franco-ontarienne », a affirmé Mme Francoeur, citant en exemple les excuses du gouvernement, en février dernier, pour le Règlement XVII.
Au lendemain de l’annonce de son retrait de la politique, Mme Meilleur participait aux activités de clôture du 400e anniversaire de vie française en Ontario. Coïncidence ou geste délibéré? Quoi qu’il en soit, Madeleine Meilleur a ainsi conclu sa carrière sur une belle note et qui, en plus, symbolise les décennies qu’elle a passées au service des francophones et de la société ontarienne en général.
Photo: Au lendemain de l’annonce de son retrait de la politique, Mme Meilleur (extrême gauche) participait aux activités de clôture du 400e anniversaire de vie française en Ontario.