Dans une conférence de presse donnée à Queens Park, le lundi 20 octobre, les ministres responsables de la Francophonie du Québec et de l’Ontario ont annoncé travailler ensemble en vue de sauver Radio-Canada, mise à mal par les coupures budgétaires du gouvernement fédéral.
La procureure générale de l’Ontario et ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, a accueilli son « ami », Jean-Marc Fournier, ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, sur l’estrade la salle de presse de l’Assemblée législative de l’Ontario, où elle a ses habitudes.
Depuis 2003, et son intronisation en tant que ministre de la Culture, Mme Meilleur est également ministre déléguée aux Affaires francophones. Après la culture, elle a occupé la tête des ministères des Services sociaux et communautaires, puis de la Sécurité, avant d’être nommée procureur générale de l’Ontario. De son côté, M. Fournier a également commencé sa carrière ministérielle en 2003 dans le gouvernement Charest, et a également occupé de nombreux ministères. Bref, outre des idéologies très proches, ces deux ministres ont eu des carrières parallèles, et s’appellent d’ailleurs par leurs prénoms.
Au cours de la conférence de presse, ils ont affirmé qu’ils comptaient défendre Radio-Canada, un service « vital » pour la communauté francophone canadienne. Animaux politiques, les deux ministres ont surtout annoncé des intentions et finalement, très peu d’annonces concrètes. Jean-Marc Fournier, très en verve, a gratifié les journalistes présents de plusieurs tirades velléitaires : « On assiste à un recul, et on ne se laissera pas faire. »
Interrogé sur l’absence de leurs collègues d’autres provinces, dans un dossier pancanadien, les ministres ont répondu que leur travail était connu des gouvernements des autres provinces, sans en dire plus. Ils ont toutefois précisé que les services français de la société d’état étaient vitaux, entre
autres, pour des régions telles que le Yukon, la Saskatchewan ou l’Alberta. « C’est moins facile d’être francophone à Sarnia ou Regina que de l’être à Ottawa », a lancé Mme Meilleur.
Les ministres ont annoncé une série de rendez-vous avec le commissaire aux langues officielles, les dirigeants de la Société Radio-Canada et du groupe « Les amis de Radio-Canada ». Ils ont toutefois exclu toute action sur le plan judiciaire, déclarant espérer convaincre leurs interlocuteurs, plutôt que de chercher la confrontation.
Interrogée sur la situation tout aussi dramatique de la presse communautaire francophone en milieu minoritaire, Mme Meilleur a fait part de sa sympathie, sans rien annoncer de concret.
Quant à M. Fournier, il a souhaité recentrer son propos sur Radio-Canada uniquement.