Les Improbables reviennent! La joyeuse troupe torontoise, 100 % francophone, 100 % délirante, 100 % imaginative et drôle, revient nous faire rire, rêver et aimer pour une nouvelle saison. Ils ont lancé cette nouvelle année sur les chapeaux de roue, par une soirée improbable d’impro. Verts contre Rouges.

Il pleut, le bar est vide, mais la salle du fond est pleine. Belle performance. Les serveurs voient passer les gens. Après un bonjour poli, ils s’engouffrent dans la salle du fond. Sur la scène, cinq jeunes gens en tenue rouge, qui miment un canoë. Ou une galère. Tout d’un coup, tout s’embrase, l’un des galériens devient un roi. Cela crie, cela fulmine, dans le public, ça rigole. On ne comprend pas tout. Les accents français, québécois, ontariens, acadiens se mélangent. Et puis, le sifflet retentit. Les visages prennent une expression normale. L’épreuve vient de se terminer.

Les Verts passent à leur tour. Le public vote. Les Rouges gagnent. C’est ça, l’impro. 

Florian François a fait de l’impro à Paris. Pour la petite histoire, sa troupe s’appelait également « les Improbables ». « Mais ce n’est pas une franchise, juste une coïncidence, explique-t-il. On répétait dans le XXe, on jouait près de Montmartre. Mais en France, c’était différent. Cela ressemblait beaucoup plus à un théâtre qu’à une compétition. Ici, c’est l’Amérique, c’est plus compétitif. » C’est vrai que si les équipes s’applaudissent, la soif de vaincre est palpable… Mais reste mesurée. Franc jeu et bonne humeur sont de mise. 

« Je m’adapte au public. Vers le début, je lance quelques clins d’oeil franco-français, pour voir la composition du public. Et selon les réponses, les rires, j’adapte mon jeu », raconte ce jeune homme, qui a pour ambition, à court terme de lancer le tout premier « open mic » (micro ouvert) francophone mensuel à Toronto. 

« La différence, cette année, c’est qu’on n’a que cinq joueurs par équipe, par rapport à six l’an dernier. Ça nous permet de jouer plus, mentionne Georges Raymond, le capitaine des Verts, qui a fait ses classes chez les cousins des Indisciplinés, la troupe de théâtre communautaire. Et puis, on s’ouvre au monde, cette année. On participera à des tournois au Québec, des arbitres québécois viendront nous voir et même, on y travaille, une équipe de France. » 

En attendant l’internationalisation du projet, le mardi soir, au bar Supermarket, dans le quartier Kensington Market, on rigole bien, malgré la pluie. Les étapes finales auront lieu au printemps. La grande finale en mai.

Photo : Les Rouges en action