Entre témoignages, création littéraire et réflexion collective, la 13ᵉ Semaine de l’immigration francophone a rappelé que derrière chaque parcours migratoire se cache une histoire de courage, d’adaptation et d’espoir. À Toronto, la rencontre du 4 novembre a célébré la richesse humaine qui façonne la francophonie d’aujourd’hui et de demain.
Christiane Beaupré – IJL – Le Métropolitain
Le lancement officiel de la Semaine de l’immigration francophone s’est tenu le mardi 4 novembre au campus torontois du Collège Boréal. Organisée par le Comité local en immigration francophone (CLIF) de Toronto, en partenariat avec la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) et le Réseau en immigration francophone du Centre-Sud-Ouest, cette 13ᵉ édition a réuni de nombreux acteurs de la communauté autour du thème de la diversité et du parcours migratoire.
Dès l’ouverture, la vice-présidente du Collège Boréal pour le Centre-Sud-Ouest, Carole Nkoa, a donné le ton en partageant son propre cheminement, empreint de résilience et de chance.
« Quand je suis arrivée à Toronto, c’était pour apprendre l’anglais à l’immigration, raconte-t-elle. On m’a dit que j’avais 90 jours pour trouver un emploi, sinon je devais retourner en France. Le 89ᵉ jour, l’immigration m’appelle et me dit qu’il me restait 24 heures. »
Le lendemain, elle recevait une offre d’emploi d’Oasis Centre des femmes — un tournant décisif. « Parler d’immigration, c’est avant tout parler d’histoires humaines. C’est un choix qui nous transforme pour la vie », a-t-elle ajouté, saluant le courage et la persévérance des nouveaux arrivants.
Après les mots de bienvenue de Maimou Wali, porte-parole du CLIF Toronto, la salle a découvert le projet d’écriture Je suis Canadien société de…, c’est compliqué…, présenté par Suzanne Kéménang des Éditions Terre d’Accueil. Né de discussions avec des jeunes issus de l’immigration et leurs parents, ce projet invite les 18 à 25 ans, francophones ou francophiles, de deuxième ou troisième génération, à réfléchir à leur place dans la société canadienne. L’ouvrage collectif est attendu pour mars 2026.
Le public a ensuite assisté à la projection en avant-première d’une capsule juridique du Centre francophone du Grand Toronto (CFGT), présentée par l’avocate Francesca Kacou. Intitulée Le logement au Canada, cette vidéo fait partie d’une série conçue pour aider les nouveaux arrivants à comprendre leurs droits et à mieux s’intégrer.
Une discussion sur le thème Les immigrants francophones au cœur de notre dynamisme communautaire à Toronto a eu lieu avec quatre personnalités immigrantes passionnées qui ont partagé leur vision pour une francophonie plus inclusive et collaborative. Animée par Loanna Thomaseau, gestionnaire en formation continue au Collège Boréal, la discussion a réuni quatre invités aux parcours exemplaires :
Mikael Taieb, artiste et entrepreneur franco-canadien connu pour son spectacle de Rubik’s cubes à Canada’s Got Talent; Irène Niangoran, experte en entrepreneuriat et fondatrice d’IROLINE Holding; Oriane Diebou, diplômée en économie et innovation sociale, fondatrice de la marque afro-inspirée Ori-Krea; et Gilles Tchianga, fondateur de Taltis Foods Inc., entreprise torontoise de produits africains prêts à consommer.
Tous ont évoqué les défis et les réussites de leur parcours, soulignant que la persévérance et la solidarité sont les véritables moteurs de la réussite. « L’immigration francophone est un levier essentiel de vitalité pour nos communautés », a résumé un intervenant.
La rencontre s’est clôturée dans une ambiance conviviale, avec quelques interventions d’organismes membres du CLIF Toronto et un buffet de mets africains célébrant la diversité culturelle et culinaire francophone.
Photo : Les panélistes. De gauche à droite : Loanna Thomaseau (modératrice), Mikael Taieb, Irène Niangoran, Oriane Diebou et Gilles Tchianga





