Le jeudi 5 septembre, dans le cadre du Toronto Global Forum, un événement annuel mis sur pied par le Forum économique international des Amériques, le Bureau du Québec à Toronto (BQT) invitait la communauté d’affaires de langue française de la Ville reine à un déjeuner-conférence. L’activité portait sur la croissance des entreprises numériques au sein de la francophonie et consistait en un panel d’experts invités à partager leurs idées, connaissances et opinions.

C’est par quelques mots d’introduction de Catherine Tadros, chef de poste au BQT, que l’assistance a été accueillie. Mme Tadros a notamment souligné que ce type d’activité s’inscrit dans le mandat du BQT, toujours soucieux de favoriser les échanges économiques entre le Québec et ses partenaires. Le député québécois Youri Chassin, adjoint parlementaire du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, lui a emboîté le pas dans son intervention en mentionnant, entre autres, que le Québec et l’Ontario sont en tête de la production numérique au Canada et qu’à ce chapitre les deux provinces ont tout intérêt à resserrer leurs liens.

Le numérique et les transformations technologiques modifient la façon de penser l’économique et qui de mieux que six intervenants ancrés dans ce domaine pour décrire les différentes facettes de cette réalité bien d’aujourd’hui. Fayza Abdallaoui, présidente de Next Level, Robert Beaudry, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, Harold Dumur, président d’OVA, Mehdi Merai, président de Dataperformers, Éric Minoli, président et chef de la direction par intérim de Groupe Média TFO et Nathalie Myara, présidente-directrice générale d’Eduplan Solutions ont ainsi passé près d’une heure à échanger en se basant sur leurs expériences respectives.

L’activité a attiré une grande assistance.

Sur la scène internationale, le réseautage d’affaires peut se faire à l’aide de traducteurs mais ceux-ci ne permettent pas de « connecter » avec la même intensité que lorsque les deux interlocuteurs parlent la même langue. La francophonie constitue donc un espace économique naturel et les panélistes ont mentionné plusieurs anecdotes à ce propos. Ce fait n’a pas non plus échappé aux décideurs politiques puisque l’an dernier, le Réseau francophone des ministres en charge de l’économie numérique a été lancé à l’occasion du Sommet de la Francophonie.

Aucun domaine n’échappe aux applications découlant de cette technologie. Encore faut-il être en mesure d’en tirer partie. Les panélistes y sont encore une fois allés de maints exemples. Par exemple, le numérique est propice à l’éducation mais, au plan marketing, il faut savoir tirer son épingle du jeu avec une bonne connaissance des algorithmes qui permet de se rendre visible des internautes. Pour les femmes souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat, il existe des programmes pour les aider à se tailler une place, incluant en ce qui touche au numérique. Du côté des villes, la technologie permet de mieux répondre aux besoins des citoyens à condition d’apprendre de l’expérience des autres : l’implantation de la connexion internet 5G, par exemple, peut être une source de progrès économique mais aussi un véritable cauchemar logistique si l’on n’y prend garde.

Caroline Mulroney

Pour conclure le déjeuner-conférence, les organisateurs ont invité Caroline Mulroney, ministre des Transports et ministre des Affaires francophones, à s’adresser à l’assistance. Soulignant d’emblée que la francophonie et le développement du numérique vont main dans la main, Mme Mulroney a énuméré plusieurs initiatives de son gouvernement destinées à stimuler l’économie et la vitalité des communautés, tel que le Programme d’appui à la francophonie ontarienne. « La mise en place en Ontario d’un écosystème économique francophone est un impératif et un incontournable », a affirmé la ministre.

Mme Mulroney a conclu son intervention par une annonce surprise : son gouvernement se dit prêt, en fonction de certaines modalités, à verser 63 millions $ dans le développement de l’Université de l’Ontario français. Les discussions avec Ottawa ne sont pas closes mais cet engagement représente un pas considérable dans la bonne direction. L’auditoire l’a bien compris et la ministre a eu droit à des applaudissements chaleureux.

PHOTO : De gauche à droite : Fayza Abdallaoui, Robert Beaudry, Harold Dumur, Mehdi Merai, Éric Minoli et Nathalie Myara