Alex Nino Gheciu

Les avocats représentant les producteurs de Russians at War affirment qu’ils pourraient intenter une action en justice contre le radiodiffuseur public de l’Ontario pour avoir retiré son soutien au documentaire controversé, à la suite du tollé de la communauté ukrainienne et de certains politiciens canadiens.

Une lettre adressée au conseil d’administration et à la direction de TVO exige que le réseau rétablisse immédiatement son engagement à diffuser Russians at War ou permette aux cinéastes d’accorder une licence pour le film à un autre diffuseur ou à une autre plateforme de diffusion en continu.

La lettre indique que si le problème ne peut pas être résolu dans les 10 prochains jours ouvrables, les producteurs du film n’auront « d’autre choix que d’intenter tous les recours juridiques », y compris des réclamations pour rupture de contrat, diffamation et dommages associés à toute perte de financement du projet.

Le film de la réalisatrice russo-canadienne Anastasia Trofimova, qui relate les expériences des soldats russes sur le front de la guerre en Ukraine, a suscité une vive réaction de la part des responsables ukrainiens et du Congrès ukrainien canadien, qui l’ont qualifié de « propagande russe ».

Le documentaire a été produit en partenariat avec TVO et financé en partie par l’allocation de ressources du Fonds canadien des médias par le diffuseur, mais le conseil d’administration de TVO a annulé son projet de diffusion sur le réseau, invoquant les commentaires qu’il avait reçus.

Le président du conseil d’administration de TVO, Chris Day, a indiqué que le diffuseur ne commenterait pas publiquement les questions juridiques.

Dans la lettre envoyée à TVO le 19 septembre, l’avocat Danny Webber, de Hall Webber LP, a qualifié la décision de mettre fin au film de « violation claire des droits des cinéastes » qui a causé « un préjudice à la réputation et aux finances » de l’équipe derrière le documentaire.

La première nord-américaine du film Russians at War devait avoir lieu pendant le Festival international du film de Toronto (TIFF), mais les projections ont dû être reportées en raison de menaces de violence contre le personnel et les opérations du TIFF, ont indiqué les organisateurs.

Source : La Presse canadienne

Photo : Anastasia Trofimova