La Société d’histoire de Toronto (SHT) a présenté une conférence intitulée Le troisième achat de Toronto, soit l’achat de Toronto aux Mississaugas de la Nouvelle Rivière Credit en 2010, à l’Alliance française le 29 novembre dernier.
« La plupart des habitants de Toronto ne sont pas au courant du passé autochtone de leur ville », a lancé Danièle Caloz, fondatrice de la SHT. Le ton de la conférence est donc lancé et pendant une heure, Mme Caloz a raconté l’histoire des trois achats successifs de Toronto. « À peu près personne ne sait que la loi aujourd’hui oblige la Ville à consulter les Premières Nations quand elle envisage de prendre des décisions qui peuvent avoir des effets indésirables sur leurs droits ancestraux ou issus de traités établis ou affirmés », ajoute-t-elle.
Trois dates sont donc à retenir : le 23 septembre 1787, date du premier achat de Toronto. Suite à la révolution américaine, les Britanniques ont souhaité agrandir le contrôle de la rive nord du lac Ontario. Pour se faire, ils ont signé un traité avec les Mississaugas, mais au détriment des Autochtones. De grosses divergences de compréhension entre Britannique et Autochtones ont soulevé des doutes quant à la validité du traité. C’est le 1er août 1805 qu’une révision du traité est signée et pour ce deuxième achat, les Mississaugas n’ont reçu que 10 shillings.
L’histoire ne s’arrête pas là. Considérant que toutes les terres n’avaient pas été achetées lors des traités de 1787 et 1805, les Mississaugas ont ouvert avec le gouvernement du Canada un processus de règlement des revendications territoriales en 1986. Mais ce n’est qu’en 2010 que le Canada a accepté de payer 145 millions $ aux Mississaugas. L’argent a été distribué à chaque membre de la communauté. Ils ont chacun reçu 20 000 $. Le reste de l’argent a été placé en fiducie.
Encore une fois, la SHT a proposé une conférence détaillée et instructive.
Photo : Danièle Caloz, conférencière.