Ils sont quatre, ils sont jeunes et ont des idées plein la tête. Il s’agit des quatre compères du Collectif des jeunes artistes du Labo, qui étaient à la Art Gallery de Mississauga le 25 mai pour présenter leur film d’animation devant une quinzaine de personnes. 

Âgés de 12 à 17 ans, Rebecca Bordeiasu, Sébastien Duff-Mailloux, Andrei Grovu et Éric Siegfriedt se sont mis en tête de réaliser ensemble une production vidéo. Une première pour eux, un test qui pourrait bien déterminer une future carrière dans le cinéma. Ainsi, c’est en janvier qu’ils décident de se lancer, en se réunissant toutes les deux semaines pour travailler sur le projet. Mais pour pouvoir réaliser quelque chose d’aussi technique, il a fallu en passer par de la formation et utiliser des logiciels professionnels comme Dragonframe. Un outil qui a par exemple servi à réaliser le film d’animation Frankenweenie de Tim Burton. Une fois les connaissances acquises, il fut grand temps de mettre les idées en commun afin de déterminer quel serait le sujet principal. « C’était difficile de se mettre d’accord. On ne savait pas si on voulait faire un documentaire ou de l’animation, alors on a fait des essais », confie Andrei Grovu. Le jeune Éric, chapeau vissé sur la tête, poursuit : « Au début on voulait faire quelque chose contre l’intimidation puis ça a évolué. On a pris des idées de chaque personne. Des morceaux de notre vie sont dans ce film. » Le thème de l’eau en animation image par image a donc ensuite pris le pas sur le reste, car il englobe la vie. Tous les éléments sont tour à tour représentés et personnifiés afin de montrer le lien qui existe entre eux.

Pour l’occasion, une toile était exposée afin de montrer comment les images, au nombre de huit par seconde, étaient fabriquées avant qu’elles ne soient compilées sur ordinateur. Il s’agit de découpages en papier-carton collés sur un fond blanc, représentant un passage du film, puis convertis ensuite numériquement pour être insérés à la suite des précédents par informatique. Un procédé long mais nécessaire à la réalisation d’un projet de cette envergure, d’autant plus que les intéressés ont tout réalisé eux-mêmes.

Sébastien Duff-Mailloux commente leurs travaux quelques minutes avant la présentation : « On est un peu stressés, c’est une première étape devant le public ». Un sentiment compréhensible mais qui n’a pas entaché leur prestation humoristique bilingue ainsi que le résultat, qui trônera fièrement sur un grand écran de la Art Gallery de Mississauga jusqu’au 29 juin.

Photo : De gauche à droite : Andrei Grovu, Éric Siegfriedt, Sébastien Duff-Mailloux et Rebecca Bordeiasu