Les dépenses relatives à l’aide sociale en Ontario ont grimpé en flèche sous le précédent gouvernement libéral, et le système n’a pas permis d’améliorer l’autonomie des bénéficiaires et d’assurer que seules les personnes admissibles reçoivent un soutien, a déclaré le mercredi 5 décembre la vérificatrice générale de la province.

Dans un rapport annuel détaillé, Bonnie Lysyk a indiqué que le nombre de dossiers du programme Ontario au travail avait augmenté de près de 25 % depuis 2009, faisant passer les coûts de 1,9 milliard $ à près de 3 milliards $.

La province a encore un manque à gagner de 730 millions $ en paiements en trop aux bénéficiaires – dont environ 100 millions $ cumulés au cours des quatre dernières années – et n’en a pas déterminé la cause. Il sera donc difficile de déterminer comment les éviter à l’avenir, a dit Mme Lysyk.

Par ailleurs, Ontario au travail a aidé seulement de 10 à 13 % des personnes inscrites à trouver du travail au cours de chacune des cinq dernières années.

La durée moyenne pendant laquelle les membres ont reçu des prestations est passée de 19 mois en 2008-2009 à près de trois ans en 2017-2018.

Mme Lysyk a souligné que dans presque tous les audits cette année, l’une des principales conclusions était que les fonds publics « ne permettent pas de procurer constamment, de façon économique, les avantages attendus des programmes ou d’agir proactivement au regard des risques des programmes ».

« Nous avons aussi constaté que, contrairement à ce que l’on pourrait normalement penser, le gouvernement n’a pas toujours pris toutes les mesures requises pour s’assurer que les programmes accordent une aide financière uniquement aux personnes qui y sont admissibles », a ajouté la vérificatrice générale.

 

Les conservateurs répliquent

Les progressistes-conservateurs ont fait valoir que le rapport démontrait à quel point le leadership inefficace et les dépenses imprudentes se multipliaient sous le précédent gouvernement.

« C’est l’aboutissement de cette mauvaise gestion historique qui a tellement menacé la crédibilité des finances de notre province, a déclaré le président du Conseil du trésor, Peter Bethlenfalvy. Ça s’arrête maintenant. »

La ministre des Services sociaux, Lisa MacLeod, a indiqué que les conclusions soulignaient la nécessité d’une réforme de l’aide sociale, à laquelle le gouvernement travaille déjà.

« Les résultats ne sont tout simplement pas au rendez-vous pour ramener les gens sur le marché du travail », a affirmé la ministre.

 

 

SOURCE : Paola Loriggio et Shawn Jeffords, La Presse canadienne