Au rythme de deux représentations par jour, les Guinéens du groupe Kalabanté vont étaler leur savoir-faire multidisciplinaire sur la scène du pavillon international de l’Exposition nationale canadienne (CNE), à Toronto du 23 au 29 août.
« C’est un spectacle très court de 30 minutes qui met en avant les arts du cirque et la culture guinéenne dans un enchaînement de numéros d’acrobatie et de contorsion », annonce Yamoussa Bangoura, créateur et directeur artistique de la compagnie québécoise.
Créée en 2007 à Montréal, Kalabanté – qui signifie en langue soussou « enfant fonceur, ambitieux, avec un courage exceptionnel » – réunit une quinzaine d’artistes originaires de Guinée. À la fois danseurs, musiciens et acrobates, ils ont appris leur art au sein de l’école de cirque Kalabanté, implantée à Conakry, avant de faire le grand saut professionnel au Canada. « La plupart d’entre nous avons travaillé au sein de la troupe Cavalia avant de former notre propre compagnie. Nous avons poursuivi notre passion pour le cirque en développant une touche résolument africaine », relate M. Bangoura.
Au-delà du cirque, c’est en effet dans l’univers des traditions africaines que Kalabanté plonge son public, notamment à travers les chants et la musique, des percussions rythmées qui accompagnent les acrobaties jusqu’aux tons plus doux de la kora qui crée une atmosphère singulière lors du numéro de contorsion.
« La kora est une forme de harpe africaine utilisée par les griots, confie le directeur artistique. Tous issus d’une même famille, ces conteurs africains utilisent la musique pour donner plus de force à leurs chants et à leurs récits du passé. » C’est en quelque sorte un conte africain d’un nouveau genre que propose au public la troupe, en tournée cet été de Vancouver à Montréal, en passant par Edmonton et Toronto.
Une manière pour Kalabanté de combiner le traditionnel et le moderne, l’Afrique et le Canada, tout en contribuant à faire émerger les nouveaux talents en Guinée. « C’est une chance pour eux d’évoluer dans un environnement professionnel. En retour, ils donnent de leur temps pour former les nouveaux artistes. C’est un échange artistique enrichissant qui alimente la progression de notre groupe, très soudé. Et si on parvient à transporter le public ailleurs durant 30 minutes, c’est qu’on a réussi notre pari. »
Photo : Yamoussa Bangoura danseur mais aussi musicien : ici avec une kora.