Peinture, vitraux, photographies, dessins… Les retraités actifs de la région de Peel présentaient au Cercle de l’amitié, à Mississauga, une exposition aussi éclectique qu’éphémère le mercredi 19 avril. Le public a pu contempler, le temps d’une après-midi, les œuvres d’une dizaine d’entre eux. Avec un certain succès à en croire les va-et-vient dans la salle communautaire de l’organisme. Jeunes et moins jeunes ont aussi eu la chance de rencontrer les artistes et de discuter avec eux.
« Cela démontre qu’après 55 ans, on a beaucoup de choses à réaliser, à partager, à transmettre », affirme Richard Gauthier. Il fait partie des 160 membres
de l’association Retraite active. Ce passionné de photographie expose ses tirages sur petit écran. Portraits et paysages d’Afrique, d’Inde, du Tibet ou encore de l’Ontario défilent comme une invitation au voyage, truffée d’anecdotes.
En face, l’enfilade de tableaux vifs aux traits épais de Micheline Montgomery crée un attroupement. Ils côtoient les peintures de Madeleine Hartell et les huiles de Denyse Graham. Cette fille de peintre s’est découvert un talent caché, probablement héréditaire! Son portrait de Mickey éveille la curiosité et contraste avec l’univers feutré de Marie-Jeanne Leccisi qui joue sur les lueurs et les mouvements de la nature.
Les personnages imaginaires aux formes fantaisistes dessinés à l’encre noire par Francine Grainger ont captivé l’attention des plus jeunes : _ « C’est vous qui faites ça? Comment avez-vous eu l’idée? » _ « Je commence par faire des formes et je crée des personnages au gré de ma plume » _ « Je voudrais faire pareil ».
Au milieu du groupe d’élèves de 11e et 12e années de l’école Jeunes sans frontières de Brampton, l’enseignante Mariam Poinen explique les raisons de leur présence : « C’est une des rares occasions de découvrir des artistes francophones dans la région. Nous sommes un établissement multiculturel et une exposition comme celle-ci correspond tout à fait à notre mission. »
Entre les photos d’art moderne de John Mc Cullough, les mosaïques de Carmen Gauthier et les vitraux de Jacinthe Audette, un atelier aiguise la curiosité : les dentelles de Diane Roche. Férue d’histoire, la Québécoise a longtemps vécu en Ontario et c’est avec plaisir qu’elle y revient pour faire découvrir son art.
« C’est un savoir-faire que j’ai appris de ma grand-mère. J’ai toujours été très manuelle et ma passion pour l’Histoire m’a naturellement rattrapée. »
En vogue aux XVI e et XVIII e siècles, les dentelles étaient très répandues. « Des milliers de dentelières étaient réquisitionnées dans les caves moites des châteaux pour confectionner les ouvrages en lin qui traversaient ensuite l’Atlantique par bateau pour orner les costumes à la cour de la Nouvelle-France », rapporte Diane Bouchard qui popularise cet artisanat dans de nombreuses reconstitutions historiques au Canada. » Toute une histoire.
Photo : les écoliers ont attentivement écouté les secrets de Diane Bouchard
sur la confection de la dentelle.