Le premier déjeuner-conférence de la saison du Club canadien de Toronto (CCT) a eu lieu le 22 septembre dans la salle Malaparte du TIFF Bell Lightbox. Les membres étaient conviés à une allocution et une entrevue avec Yves-Gérard Méhou-Loko, commissaire en équité et droits de la personne au Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario sur le thème « L’avenir de la francophonie est au pluriel ». L’entrevue a été réalisée par Rudy Chabannes, rédacteur en chef à ONFR+.


D’entrée de jeu, c’est la présidente du CCT, Lise Béland, a souhaité la bienvenue aux participants. Elle a par la suite donné la parole à Florence Ngenzibuhoro, directrice générale du Centre francophone du Grand Toronto (CFGT), commanditaire principal du déjeuner. Mme Ngenzibuhoro a donné un aperçu des grandes lignes de son rapport annuel présenté plus tôt dans la semaine dans le cadre de l’assemblée générale annuelle du CFGT avant de présenter l’invité du jour.


Né en France de parents béninois, Yves-Gérard Méhou-Loko arrive adolescent dans la région de Québec. Après des cours en sciences politiques à l’Université Laval, il poursuit ses études à l’Université du Québec à Montréal puis à l’École nationale d’administration publique.


Dès 1998, il entreprend une carrière de journaliste dans la région de Montréal. En 2002, il devient animateur et réalisateur à la Première chaîne de Radio-Canada.


Après des passages à Regina et Edmonton, il anime l’émission Y’a pas deux matins pareils à Toronto en septembre 2011. En mai 2015, il rejoint les rangs du Commissariat aux services en français de l’Ontario en tant qu’enquêteur principal.
Il a été par la suite gestionnaire de l’Unité des services en français du Bureau de l’Ombudsman de l’Ontario jusqu’à sa nomination comme commissaire en équité et droits de la personne au Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario en décembre 2020. Et récemment, il a été élu vice-président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada.
Dans son allocution, il a rappelé que le 20 mars 2018, il avait prononcé un discours lors d’un événement public au cours duquel il disait que la francophonie en Ontario était menacée, perdue dans un océan de diverses langues et cultures, et que cette situation ne s’améliorerait pas puisque de plus en plus de personnes à Toronto étaient issues de l’immigration.


« J’ai réalisé depuis que j’avais tort, dit-il. Regardez-nous aujourd’hui! Les écoles françaises sont remplies de ces familles qui permettent à notre langue et nos organismes de survivre et de progresser. Il est important de favoriser l’épanouissement de la francophonie. »


Il a raconté qu’il connaissait très peu les communautés francophones hors Québec avant de débarquer en Saskatchewan en 2002. « Les Fransaskois m’ont raconté de nombreuses anecdotes qui m’ont fait comprendre leur bataille pour conserver leurs droits, leur langue et leur culture.


Les francophones du pays luttent depuis toujours pour une reconnaissance de leur identité culturelle auprès des différents paliers de gouvernement. Ces populations ont développé au fil des années une expertise en matière de revendications de leurs droits et dans la quête d’équité auprès des décideurs politiques. Aujourd’hui, de nouveaux citoyens francophones se joignent à cette quête d’équité et apportent eux aussi une expérience unique en matière de vivre-ensemble. Et cette réalité, Yves-Gérard Méhou-Loko l’a bien expliqué lors de son passage au CCT.

(Photo : Richard Caumartin)